Alexandre Law-Yat n'a pas à chercher bien longtemps avant de tomber sur de belles mangues bien mûres. En plein hiver austral, il en récolte entre 15 et 20 kilos par semaine depuis la fin du mois de juin sur son exploitation d'une quarantaine d'hectares basée à Saint-Gilles.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Les mangues José de l'agriculteur affichent déjà leurs plus belles couleurs, tout comme les fameuses Nam Dok Mai, ces mangues thaïlandaises qu'il fait également pousser sur sa plantation. "Si on ne passe pas pour les ramasser, les merles Maurice s'en occupent !", peste Alexandre Law-Yat.
Une maturation précoce
"Mais même hors saison, c'est très bon ! Surtout la mangue José !", assure-t-il devant l'un des nombreux "pieds" où l'on retrouve à la fois des fleurs et des mangues mûres. Habituellement, les fruits jaunissent d'octobre à décembre. Aussi, certains avancent que les températures élevées pour la saison à La Réunion ne sont peut-être pas étrangère à cette maturation précoce des fruits.
Alexandre Law-Yat, lui, assure que c'est loin d'être la première fois. "Ca arrive assez souvent en fait. Les manguiers peuvent fleurir hors-saison. Tous les ans, on en trouve". En plein hiver austral, la mangue s'affiche ainsi déjà chez certains vendeurs de fruits et légumes de l'Ouest.
Des mangues de 6 à 15 euros le kilo
Christophe Goertz, un primeur installé sur la route du théâtre, à Saint-Gilles, propose par exemple des mangues Maison rouge à 6 euros le kilos, et des mangues Lise ou thaïlandaise à 15 euros. "C'est vrai que pour l'instant, ce n'est pas donné, mais c'est pour ça qu'on essaie de varier les prix, explique-t-il. Mais tout le monde en achète. Les gens adorent la mangue ici, les touristes comme les Réunionnais".
La vraie saison des mangues débutera comme chaque année au début de l'été austral. Mais en attendant, on peut toujours profiter des produits dérivés de la mangue qui sont disponibles toute l'année à des tarifs raisonnables.
De la confiture et des jus toute l'année
Des industriels locaux fabriquent par exemple des jus et des confitures à base de mangue péï toute l'année, grâce à la purée de mangue conservée dans des chambres froides juste après la récolte. "Là, c'est de la purée de mangue récoltée entre décembre et mars", explique Pierre Olivier, un autre membre de la famille Law Yat qui dirige la société Pulpe Mascareignes Industrie.
"On a enlevé la peau et le noyau et on a transformé la pulple à l'intérieur en purée pour les confituriers, les glaciers et pour nous-même et l'utilisation de nos produits. C'est la matière première, la base de nos produits". La société pourra faire du stock un peu plus tôt que prévu avec ces premières mangues précoces.