Fêter la nouvelle année sans une goutte d'alcool, une pratique qui se répand à La Réunion

Les spiritueux sans alcool ont la cote chez les cavistes.
Depuis quelques années, les boissons sans alcool, qu'il s'agisse de spiritueux ou de cocktails, séduisent un public qui ne boit pas habituellement, ou qui souhaite trinquer sans que cela ne représente un danger au volant.

Merlot, Moscato, Sauvignon, Spritz... que ce soit par leur nom ou leur apparence, ils ressemblent comme deux gouttes d'eau aux boissons qu'ils souhaitent imiter.

Mais voilà, ces bouteilles-là sont compatibles avec la prise du volant après le réveillon : les vins, pétillants et spiritueux sans alcool - légalement, avec un degré d'alcool inférieur à 1,2% - ont fait leur apparition il y a quelques années chez les cavistes, au milieu des produits classiques qui eux, sont à consommer avec modération, pour rappel.

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Les vins et spiritueux désalcoolisés, une tendance qui monte sur les tables du réveillon. Reportage dans l'Ouest.

Un marché croissant

Selon une étude réalisée par Businesscoot l'an dernier sur ce marché, la vente des spiritueux sans alcool a bondi de 13% en 2021, et devrait même continuer à augmenter dans les prochaines années. 

Chez ce caviste de Saint-Gilles-les-bains, le rayon du sans alcool est passé de deux références il y a quelques années à une dizaine aujourd'hui. Vin rouge, rosé, blanc, "bulles" en substitut de champagne, spiritueux... le tout désalcoolisé pour pouvoir être bu par le plus grand nombre et en toute sécurité. "On suit la tendance parce qu'il y a de plus en plus de demande. On a augmenté notre gamme", explique Christophe, caviste. 

"C'est une tendance de plus en plus visible à La Réunion, surtout en fin d'année". 

Christophe, caviste à Saint-Gilles-les-bains

Les spiritueux sans alcool ont la cote chez les cavistes.

Une alternative pour ceux qui ne boivent pas d'alcool pendant les fêtes

Sans surprise, c'est en fin d'années que le commerce voit ces produits s'écouler davantage, soit au moment où les occasions de partager un verre se multiplient. Christophe, le caviste, explique les motivations des clients qui viennent s'en procurer. "Avec ces boissons on a toujours possibilité d'avoir accès, surtout en ce moment, à des bulles ou du vin, sans avoir la peur ou l'anxiété de reprendre le volant", dit-il. Une consommation "sans complexe" et sans danger, en somme. 

Les spiritueux sans alcool ont la cote chez les cavistes.

Trinquer quand même 

Voilà qui séduit Laure, qui découvre aujourd'hui ces spiritueux sans alcool. "Quand on ne boit pas, ça nous fait une option. Je ne connaissais que la bière sans alcool alors là je vais tester", dit celle qui dit ne boire que rarement, mais qui "a quand même envie de boire un coup avec tout le monde pour les occasions comme le réveillon". Et puis, "il en faut bien un qui se sacrifie pour conduire", rappelle-t-elle en souriant. 

Hugo lui, pratique l'haltérophilie et "ne boit pas du tout". Ces bouteilles sans alcool, il les trouve plutôt sympathiques, même s'il ne les a jamais testées : "C'est plutôt pas mal pour ceux qui n'en consomment pas, ça leur permet de boire un verre quand même avec les copains".

Des "mocktails" dans les bars

 Dans les bars et restaurants, le "sans-alcool" se développe depuis déjà plus longtemps, et la plupart des établissements propose désormais des "mocktails", de l'anglais "mock" (imitation) et cocktails. Dans ce restaurant de l'Ouest par exemple, le mocktail "détox" fait partie des plus vendus. Un autre se confectionne sur une base de "planteur", mais sans la moindre goutte de rhum. "Le dimanche les gens ont souvent envie de détox et les cocktails sans alcool ça marche bien", affirme Calvin, le barman.  

Les mocktails sont volontiers consommés dans les bars et restaurants.

Ces boissons devraient encore avoir la cote les prochaines semaines par les participants au "Dry January" ou "Janvier sobre", autre pratique qui gagne en popularité en France, et consiste à ne pas boire pendant le premier mois de l'année pour faire le point sur sa consommation d'alcool.

L'alcool en cause dans 50% des décès sur les routes en 2022

Rappelons, pour terminer, que l'alcool était en cause dans la moitié des 45 décès constatés sur les routes réunionnaises en 2022. Malgré la hausse des contrôles des forces de l'ordre, le dépistage de l'alcool était positif chez 19,5% des conducteurs impliqués dans des accidents corporels l'an dernier, selon les chiffres de la préfecture de La Réunion.