Jeter son mégot de cigarette dans la nature, c'est une bien mauvaise habitude qui perdure, notamment sur les plages. Il ne fallait pas beaucoup creuser ce samedi matin dans le sable de la plage des Brisants, pour tomber sur un de ces déchets, petit par la taille certes, mais au grand pouvoir de nuisance.
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Raison pour laquelle une action était organisée ce samedi 27 juillet 2024 sur la plage des Brisants, à l'initiative d'un restaurateur de la plage avec l'association Prop Réunion, pour débarrasser le sable des mégots abandonnés par des fumeurs négligents.
"C'est sans fin"
"Plus on en ramasse, plus il y en a qui réapparaissent, c'est sans fin", constate Elise qui participe à l'opération de ce matin. "Moi je ne fume pas, et je ramasse les mégots des autres", lance Denise, sans cacher son agacement face à ces comportements inciviques.
Comme elles, plusieurs autres bénévoles arpentaient le sable à la recherche de ces déchets. Emilie, de l'Office de tourisme de l'Ouest, était elle aussi mobilisée. "On voit les plages quand même propres, mais en poussant un peu le sable, on voit encore beaucoup de mégots. Je pense que les gens ne sont pas encore assez sensibilisés à l'impact de ces mégots sur notre territoire", estime-t-elle.
Petit déchet mais gros polluant
En effet, peut-être les jeteurs de mégots ignorent-ils qu'en finissant à l'océan, un mégot de cigarette représente une grande pollution pour l'eau, car il contient plusieurs milliers de substances chimiques différentes, dont de l'arsenic et de l'ammoniac. Selon l'association environnementale GreenMinded, quatre mégots dans un litre d'eau suffiraient à un tuer un poisson de petite taille. Un mégot à lui seul pollue 500 litres d'eau.
En outre, ce déchet composé de fibre synthétique plastique (de l'acétate de cellulose principalement) prend plus de dix ans avant de dégrader dans la nature. Alarmant quand on sait qu'en France, c'est le premier déchet jeté au sol.
Sensibilisation
Encore faut-il le savoir, d'où les efforts de sensibilisation déployés aujourd'hui, appuyés par une distribution de cendriers de poche en métal.
Glenn Dané, gérant d'un restaurant situé sur la plage, a des dizaines de mégots collectés dans son seau. Chaque jour, deux personnes de son équipe ont à leur charge de nettoyer les abords de la rondavelle pendant une demi-heure. Ils constatent ainsi l'abondance de ce type de déchet au quotidien, en dépit des efforts du staff.
"On sensibilise les clients au maximum, on distribue des cendriers, ou on leur demande de ramener leurs mégots au bar"
Glenn Dané, gérant de rondavelle
"Il y a plusieurs années d'enfouissement avec les vagues qui font bouger le sable et renflouent tout dessous. On s'est équipés de rateaux spécifiques faits pour ça, qui vont creuser 10 à 15 cm dessous", ajoute-t-il.
2 700 mégots en 2 heures
En à peine 2 heures ce samedi matin, 2 700 mégots ont été ramassés par les bénévoles du jour, rien qu'aux Brisants. Un bilan effrayant, alors qu'il suffirait juste de les emporter avec soi dans un cendrier.