Ils sont une poignée de passionnés. Tous déterminés à valoriser le riz péï. Une filière relancée le 17 décembre 2020, avec la plantation d'une parcelle expérimentale de 3000 m2. Récolte prévue dans une quinzaine de jours au plus tard et déjà, de belles perspectives pour le terroir réunionnais.
Planter, prenez de la peine : c'est le fonds qui manque le moins... Pas question ici de laboureur sentant sa mort approcher. Bien au contraire. Une poignée de passionnée a décidé de rendre hommage au riz réunionnais.
Tel un phénix qui renaît de ses cendres, le riz péï pourrait prochainement retrouver ses lettres de noblesse. L'histoire remonte à 2008. A l'époque, Nicolas Florence nous confie qu'il est tombé sous le charme d'un "caro d'riz par koté zoo Chaudron". Passé la phase de l'étonnement, il est déterminé de devenir à son tour un défenseur de la riziculture péï.
Commence alors une belle odyssée le menant en Inde, en Asie et à Madagascar. Il visite des exploitations. Observe les techniques. Se familiarise aux cycles agricoles du riz. Dans le même temps, Nicolas Florence se rapproche des gramounes qui ont balisé le sentier du condiment préféré des Réunionnais.
Plusieurs tentatives ont été effectuées par le passé. En 1975, en 1983, en 1989 et en 1990. Toutes se sont interrompues pour diverses raisons, climatiques et autres.
La souche péï sans ajout, ni de pesticide, ni de fongicide
Le relais est pourtant passé. Il y a un an et demi, l'association du riz réunionnais voit le jour. A sa tête, Nicolas Florence impulse un projet ambitieux : relancer la production à l'échelle départementale. Mais pas n'importe comment. "Nous avons décidé de planter la souche péï, sans ajout, ni de pesticide, ni de fongicide" explique l'agriculteur installé dans les hauts de Saint-Paul. Pas question de plantation à outrance.
Voir ou revoir le reportage d'Henry-Claude Elma et de Laurent Figon :
Le projet développé avec le Cirad, le Département de La Réunion et les fonds européens Leader du TERH Gal ambitionne la mise en place d'une production sous conduite biologique.
Une parcelle de 3000 m2 a été choisie. Le 17 décembre 2020 l'expérience est lancée avec la première mise en terre. Les nouveaux riziculteurs privilégient la qualité du goût du terroir plus qu'une production intense. Dans une semaine à quinze jours, la récolte devrait permettre de se faire une idée de la quantité de riz produite. Un rendement plancher de 600 kilos de riz est attendu.
Une base expérientale qui servira de jauge avant la deuxième étape du projet. La formation de 65 producteurs - des canniers et des maraîchers de toute l'île intéressés par la diversification - est programmée à partir du mois d'octobre. L'idée étant de les accompagner pas à pas de la sélection des semences, à la récolte en passant par la plantation du riz.
L'objectif final, offrir aux Réunionnais l'opportunité de trouver du riz péï sur les marchés forrains. D'ici 2022.