Ce mardi 8 août 2023, le plan Négawatt du Département a connu une nouvelle étape avec la pose de la première pierre d'une micro-centrale hydroélectrique en rive gauche de la Rivière des Galets.
Cette structure s'appuie sur les ouvrages d'irrigation de l'Ouest déjà existants pour produire une énergie propre, à raison de 2,7 GWh par an, soit l'équivalent de 1 000 foyers, ou 6 000 personnes.
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Une centrale opérationnelle en 2024
Le chantier, d'un montant prévisionnel de 2,48 millions d'euros, doit être livré en mai prochain. Mais en attendant, les élus du Département comme de la ville de Saint-Paul étaient réunis pour sceller la première pierre de la micro-centrale ce mardi matin, vers îlet Savanna. Un bâtiment de trois étages qui abritera une turbine, elle-même raccordée au réseau EDF.
De l'énergie pour 1 000 familles
Cyrille Melchior, truelle en main, était ainsi fier d'amorcer la concrétisation de ce projet. "Ce n'est pas tous les jours que le Département investit dans une micro-centrale et qu'on pose la première pierre d'un ouvrage à 2,5 millions qui va permettre de produire de l'électricité, à partir du réseau d'irrigation de l'Ouest, pour l'équivalent de 1 000 familles", disait le président du Conseil départemental. "Ça renforce l'autonomie énergétique de l'île", achève-t-il, satisfait d'être selon lui "à l'avant-garde" sur ce sujet.
Renforcer l'autonomie énergétique de l'île
L'objectif de la collectivité départementale avec cette micro-centrale est de pouvoir réutiliser les sites hydrauliques déjà présents pour produire de l'énergie renouvelable. Ainsi, c'est le réservoir de stockage de Mont-Repos, alimenté par le basculement des eaux d'Est en Ouest 144 mètres plus haut, qui alimentera la turbine de la micro-centrale hydroélectrique, sans qu'il y ait besoin de captage d'eau supplémentaire. L'eau sera ensuite rejetée dans la Rivière des Galets.
Une force de chute pour faire tourner la turbine
Philippe Rousse, directeur d'études chez Eiffage Hydrotech, explique que ce type de micro-centrale ne peut pas être adossé à n'importe quelle infrastructure hydraulique déjà existante.
"Il faut une certaine hauteur de chute d'eau, comme ici 144 mètres, pour faire de l'énergie. Ca nécessite un point de récupération d'eau avec une force de chute assez importante pour actionner une turbine et produire de l'énergie exploitable"
Philippe Rousse, directeur d'études chez Eiffage Hydrotech
Cette énergie, qui pourra être produite dans moins d'un an, sera remise sur le réseau EDF, à qui elle sera revendue avec obligation d'achat.
Anticiper les besoins de la population de l'Ouest
Emmanuel Séraphin, maire de Saint-Paul et président du TCO, est quant à lui satisafait de pouvoir, avec de tels équipements, anticiper les futurs besoins de la micro-région Ouest, surtout avec le projet d'Ecocité sur Saint-Paul, Le Port et La Possession. "On aura besoin de ressources en eau et en énergie", souligne-t-il.
"On compte 216 000 habitants, mais l'Ouest va attirer de plus en plus de monde, avec le développement de l'empoi et les zones d'activité économique qui vont apparaître"
Emmanuel Séraphin, maire de Saint-Paul et président du TCO
Outre cette micro-centrale hydroélectrique, pour couvrir les besoins de cette population amenée à grandir par de l'énergie la plus propre possible, le TCO dit également étudier d'autres pistes, telles que l'utilisation de l'énergie thermique des mers pour l'air conditionné. "On a lancé une étude sur la géothermie de surface, jusqu'à 200m de profondeur, pour voir tout le potentiel de notre territoire", achève Emmanuel Séraphin.