Saint-Philippe : une "interpellation dans les règles, sans manquement à l’éthique", selon la gendarmerie

La vidéo d'une interpellation des gendarmes, à Saint-Philippe, dimanche 29 novembre, provoque un tollé sur internet. Ce mardi 1er décembre, la gendarmerie défend une "interpellation dans les règles, une utilisation nécessaire de la force, et sans manquement à l’éthique".
"Il s’agit d’une interpellation, dans le cadre légal autorisé, d’un individu responsable d’un délit et de troubles à l’ordre public", explique le général Pierre Poty, commandant de la gendarmerie de La Réunion. Ce mardi 1er décembre, lors d’une conférence de presse, il est revenu sur l’interpellation d’un homme, dimanche 29 novembre, à Saint-Philippe en marge de l’accident mortel qui a couté la vie à deux motards.
 

Il n’y a pas de manquement à la déontologie. Aucune enquête interne ne sera ouverte.

Le commandant de la gendarmerie de La Réunion


Regardez les précisions de Réunion La 1ère :
 

La triangulation, une technique d’interpellation classique

Cette interpellation filmée et diffusée sur les réseaux sociaux provoque un tollé depuis lundi. Les images montrent trois gendarmes interpellés un individu ivre. L’un des gendarmes lui porte un coup à la cuisse.

Selon le général Pierre Poty, commandant de la gendarmerie de La Réunion, il s’agit "d’une technique d’interpellation classique : la triangulation". "Un premier gendarme lui fait une clé de bras, le deuxième le ceinture et le troisième lui place un coup d’arrêt nécessaire et efficace pour l’amener au sol et l’interpeller", détaille le commandant Poty qui assure que l’emploi de la force était "légitime et maitrisé".

"Le coup d’arrêt a été porté dans le haut de la cuisse, dans une zone dite « verte »,
précise le commandant qui a "montré la vidéo à sa hiérarchie en métropole". La gendarmerie annonce qu'elle va poursuivre l'homme pour "ivresse publique, outrage à agent et violation d'une scène de crime". 
 

"Délit et troubles à l’ordre public"

Le commandant a tenu à revenir sur le contexte de l’interpellation. "Cet homme a insulté les gendarmes à plusieurs reprises, les a provoqué et a porté atteinte à l’image des deux motards au sol", explique-t-il.

L’individu est connu des gendarmes de Saint-Philippe pour des problèmes d’alcool et de violence. Alors qu’ils intervenaient sur les lieux de l’accident mortel, "les gendarmes ont du intervenir treize fois auprès de l’individu pour ne pas qu’il pénètre dans le périmètre de constations" dressé autour du lieu du drame.

"A deux reprises, les gendarmes ont raccompagné l’homme ivre à son domicile", poursuit le commandant. "Vers 18h50, il est revenu à la charge et cette fois, il a pénétré dans la zone des constatations, le chef de patrouille a alors décidé de l’interpeller", explique le commandant Poty qui qualifie les faits de "délit et de troubles à l’ordre public".

Retrouvez ici le reportage diffusé, lundi, sur Réunion La 1ère :
Saint-Philippe : la vidéo d’une arrestation par les gendarmes fait le tour des réseaux sociaux ©Réunion la 1ère
 

"Conjecture et littérature"

Au moment de l’interpellation, comme le montre la vidéo, la population autour s’est indignée. "Les gens ont pris fait et cause pour l’homme interpellé, face à la pression de la population, les gendarmes ont dû le relâcher. Ce sont les faits. Tout le reste n’est que conjecture et littérature", conclut le commandant de la gendarmerie de La Réunion.  
 

Aucune enquête ouverte malgré la demande d’un député

Aucune enquête interne ne sera ouverte. Dans un courrier adressé au commandant de la gendarmerie de La Réunion, ce mardi, le député réunionnais France Insoumise, Jean-Hugues Ratenon, demandait pourtant "qu’une enquête soit diligentée dans les plus brefs délais pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que des décisions soient prises rapidement".
  

Loi sécurité globale

Cette interpellation à Saint-Philippe intervient en pleine polémique sur la loi sur la sécurité globale. Adopté le 24 novembre dernier, ce texte de loi sanctionne la diffusion "malveillante" de l'image des policiers, notamment lors de manifestations.