Effondrement du Dolomieu en 24h. La production de 220 millions de m3 de laves. De nouvelles espèces de poissons apparues. L’éruption du 2 avril 2007 restera dans les mémoires réunionnaises comme la plus spectaculaire du siècle. Celle qui a aussi fait des frayeurs aux habitants du Tremblet.
Le 18 février, il est 16h38 lorsque le Piton de la Fournaise ouvre le bal des éruptions de 2007. Annoncée par une courte crise sismique de 27 minutes, la lave se répand dans le Dolomieu autour d’une fissure dirigée d’ouest en est. Le fond du principal cratère du Piton de la Fournaise est tapissé par la matière en fusion qui déborde légèrement sur le flanc du cône volcanique. Au bout de 9 heures, extinction des feux.
Le 2 avril 2007, à 10h, une fissure s’ouvre dans le Grand-Brûlé et ça ne sent pas bon. La faille est localisée à 600 mètres d’altitude et à 300 mètres seulement des remparts. Dès cet instant, le spectre d’une coulée à l’extérieur de l’enclos Fouqué est sérieusement envisagé.
Les habitants du village du Tremblet et les touristes se massent pour admirer la lave qui avale la végétation sur son passage. Les sculptures d’Enzo Mayo, intitulées « Les sentinelles du Volcan ou Symbiose pour oiseaux et volcan», sont englouties au passage. La RN2 suit le même chemin. Dernière victime de cette cavalcade incandescente, le Vieux Port du Tremblet, dévoré dès la première nuit d’éruption lorsque la lave atteint la mer.
Le rythme de cette troisième éruption de l’année ne faiblit pas. Loin de là. L’éruption semble déborder sur des sonorités métalliques. Sous une lune voilée par les volutes de fumerolles rougeoyantes, des éclairs électrostatiques zigzaguent entre le feu volcanique et le battant des lames de l’Océan. Crescendo, le trémor, le signal de l’activité de l’éruption, continue à augmenter pendant que de nouvelles secousses sismiques agitent le dessous du Dolomieu.
L’affaissement est dû à la vidange de la chambre magmatique. Lorsque le voile se dissipe, les scientifiques constatent que la totalité du fond du Dolomieu semble avoir été aspiré par la coulée dans le Grand-Brûlé. Laissant un trou béant de 340 mètres de profondeur. Une nouvelle caldeira est née.
Au bout de quelques jours, certains rentrent chez eux, loin d’être rassurés pour autant. Il faut dire que l’ambiance est dantesque. En, entrant au contact de la mer, les coulées de lave se transforment en projections de sable et d’acide qui recouvrent les maisons et les champs de vanille et de palmistes. Grillant la végétation au même titre que les incendies qui ravagent les remparts. Les pompiers menant un combat digne de David et de Goliath pour tenter de contenir la situation et d’éviter que les feux n’atteignent les habitations.
Le Tremblet menacé d’enclavement
A cela s’ajoute la pluie. Un renfort de courte durée. Si les incendies sont maîtrisés, les ravines gonflent ajoutant une menace d’enclavement aux autres menaces. Le climat d’insécurité fini par se dissoudre au fil des jours.