Sous le label d'Auchan, il y a trois à quatre ans, les responsables souhaitaient redonner du tonus à un secteur commercial très concurrentiel animé par le Jumbo Score de la Ravine-Blanche et le Carrefour de la Zak Cannabady. Sauf que la dynamique n'a visiblement pas fonctionné.
J'ai dû licencier mon employée"
La crise des gilets jaunes est aussi passée par là selon les professionnels qui travaillent dans les magasins de la galerie commerciale. "Depuis le début de l'année, il manque beaucoup de produits en rayon et l'impact est négatif pour ma propre clientèle" confie Sylvio. Buraliste depuis une quinzaine d'années, il a dû se séparer de son employée faute de chiffre d'affaire suffisant pour la maintenir à son poste. "Mon propre avenir est incertain parce que la fréquentation n'arrête pas de baisser. On nous a annoncé un repreneur, mais toujours pas de nouvelles..."
Inquiétude partagée par de nombreux commerçants. Certains ont déjà baissé le rideau faute de clients. D'autres tentent de faire bonne figure en face des rares visiteurs.
En 17 ans d'expérience, je n'ai jamais vu ça..."
"Il faut garder le moral, mais ce n'est pas facile lorsqu'on se retrouve seule toute la journée. Et puis lorsqu'on a passé la quarantaine on se pose pleins de questions pour l'avenir... " explique Pascaline. Cette mère d'un enfant de 18 ans est vendeuse pour une enseigne de vêtements de mode: "en 17 ans d'expérience, je n'ai jamais vu ça !" lâche t-elle un peu désabusée.
Entre colère et résignation, les commerçants manquent d'informations. Les noms de plusieurs sociétés circulent quant à une éventuelle reprise du bâtiment et de l'activité commerciale. L'enseigne d'Auchan a d'ores et déjà été décrochée et le transfert serait imminent. Seul bémol, un encombrant passif qui se chiffrerait en millions d'euros... Du coup les négociations piétinent et les parkings continuent à se vider.
Les employés de la grande surface ne sont pas mieux informés. Ils sont plus d'une centaine de personnes à travailler. Certains ont pris leurs congés. D'autres ont des aménagements de leurs horaires de travail avec du chômage partiel. Les dirigeants de la société ne souhaitent pas s'étendre sur le sujet pour le moment. Attendant peut-être, eux-aussi, une issue favorable à la situation.