Situé en bord de mer à Saint-Pierre, le célèbre hôtel restaurant Alizé Plage doit fermer ses portes, le 8 décembre prochain. Après 28 ans d'existence, il cessera son activité. Avant le 31 mars 2024, Jean-Michel Piron devra démolir les treize chambres de son hôtel, à ses frais. "Des années d'investissements qui vont partir en gravats", résume le propriétaire.
Un risque de submersion
"C’est compliqué de mettre fin à la moitié de sa vie professionnelle comme ça sur une décision d’Etat et de la commune", déplore Jean-Michel Piron.
En 2017, le Plan de Prévention des Risques Naturels a divisé le site en deux couleurs. "La partie rouge va jusqu’à la mer (et est en zone risques de submersion marine, ndlr) et la partie bleue va en direction de la Montagne, explique Jean-Michel Piron. Presque toutes les chambres sont en zone rouge, il faudra les démolir. Le bar et le restaurant sont en zone bleue'.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Un nouveau projet refusé par la mairie
Pour l’établissement, l’autorisation d’occupation temporaire s’arrête. Seul espoir pour le restaurateur, bâtir un nouveau projet dans la zone bleu, mais la mairie l’a refusé.
"Je n’en veux à personne, le trait de submersion marine est monté, reconnaît le propriétaire. Je pense juste qu’il y avait des possibilités de médiation. On aurait pu me proposer de continuer à exploiter mon fonds de commerce dans la partie en zone bleue, ainsi j’aurais conservé les emplois, et démoli l’hôtel à mes frais. Mais la mairie a refusé en disant qu’elle voulait rendre la plage aux Réunionnais. Mais il faut penser aux touristes et aux emplois".
Dix emplois vont disparaître
En effet, dix emplois directs vont disparaitre. "C’est une grosse déception, c’est une grande page qu’il va falloir tourner involontairement", confie Elizabeth qui travaille depuis 19 ans dans l’établissement.
"On a marié beaucoup de couples, on a fait des baptêmes, des anniversaires, des 3ème mi-temps de rugby, se souvient Jean-Michel Piron, le propriétaire des lieux. C’est dur pour moi de partir à mon âge sans pouvoir transmettre ça à mes enfants ou quelqu’un qui aurait pu le développer".
Une pétition circule pour défendre l’établissement. Elle a déjà obtenu plus de 600 signatures.