Marche des visibilités à Saint-Pierre : le président de l’association Requeer agressé

La marche des visibilités pour la 1ere fois dans les rues de St Pierre
Samedi 25 juin, Saint-Pierre accueillait sa première édition de la marche des visibilités LGBTQIA +. En marge de cet événement, le président de l’association Requeer, qui est aussi l’organisateur du Mois des visibilités a été agressé dimanche matin à la fin de la soirée de clôture organisée dans une discothèque de la capitale du sud.

Près d’un millier de personnes ont défilé dans les rues de la capitale du sud à l’occasion de la première édition de la marche des visibilités à Saint-Pierre. En marge de cet événement qui a réuni samedi 1 500 personnes, Samuel Perche-Jeannet, organisateur du Mois des Visibilités LGBTQIA +, président de l’association Requeer et trésorier de l’association OriZon a été agressé dimanche matin à la fin de la soirée de clôture organisée dans une discothèque du sud de l'île.

"Plusieurs individus le frappent au visage et à l’abdomen"

Vers 4 heures du matin, les agents de sécurité mettent les derniers clients dehors. "Cela s’est fait violemment et Samuel Perche a été bousculé par un de ces agents. Il se retrouve au sol, et c’est là que les coups commencent. Plusieurs individus le frappent au visage et à l’abdomen à tour de rôle sur le parking sombre, juste devant l’établissement" s’indignent dans un communiqué les associations Requeer et OriZon. "Alors qu’il célébrait la fin du Mois des Visibilités LGBTQIA+, Samuel Perche, qui ne cache pas son homosexualité et porte pour l’occasion un habit à paillettes, se retrouve plusieurs fois au sol, sans pouvoir identifier ses agresseurs" écrivent-ils.

Samuel Perche blessé

Une agression qui fait réagir, notamment le président du CEVIF, Frédéric Rousset : "nous n'abandonnerons pas un cm² de l'espace public et continuerons à défiler à ses côtés [...] dans cette marche dont il a été la cheville ouvrière". 

Un établissement "pas du tout coutumier du moindre fait de violence"

De son côté, la direction de l'établissement mis en cause "déplore l’agression de M. Perche-Jeannet, mais elle déplore également que le nom de son établissement y soit également associé, d’autant qu’il est question d’une présumée agression homophobe". Un établissement qui "n’est pas du tout coutumier du moindre fait de violence, que ce soit à l’intérieur comme aux abords de ses locaux et son personnel est formé et respectueux de la communauté LGBTQIA + comme des autres communautés, d'où l'organisation de cette soirée spéciale" indique-t-elle, avant d'apporter des précisions sur le contexte précédant les violences. Des violences  "qui sont survenues sur la voie publique, et donc à l’extérieur de l’établissement, il convient de préciser que le groupe de la présumée victime s’est montré récalcitrant, refusant de quitter les lieux en manquant de respect aux agents".

"C’est dans cette ambiance houleuse, que l’un des membres de ce groupe de clients a agressé l’un des agents de l’établissement lui donnant un coup de tête. La présumée victime n'hésitant pas à ce moment-là à donner un coup de pied à un autre agent. Des témoins de la scène, n’ayant aucun lien avec l'établissement sont alors intervenus et c’est ainsi qu’une bagarre a débuté. Les agents sont intervenus afin de ramener le calme sur le parking, aidant même M. Perche à se relever alors qu'il trébuche seul sur une barrière, et cela malgré les insultes et doigts d'honneur qui continuaient de pleuvoir" souligne la direction de l'établissement. 

Une plainte déposée

Une plainte a été déposée par le président de l'association Requeer au commissariat et une enquête sera ouverte afin de déterminer s’il s’agit d’une agression homophobe. "On nous demande souvent quel type de lgbtphobies nous subissons encore aujourd’hui à La Réunion ; cette violence gratuite en est encore un triste exemple" explique Samuel Perche. "Mon choix vestimentaire à ce moment-là laisse peu de doutes sur les intentions homophobes de mes agresseurs. Je suis convaincu que l’affichage de mon identité sexuelle a amené ces homophobes à m’agresser. Les personnes de la communauté LGBTQIA+ ne seront en sécurité que lorsque toutes les collectivités s’engageront concrètement dans la lutte contre les discriminations. Nous avons besoin d’espace "safe". Et aujourd’hui les espaces partagés avec l’ensemble de la population ne nous permettent malheureusement pas de nous sentir en sécurité" déplore-t-il.