L’appel lancé par Extinction Rebellion Réunion a été suivi par une centaine de personnes ce dimanche matin sur le site de Casabona. Les militants écologistes ont replanté des arbres là où les tronçonneuses sont passées vendredi soir.
Ce dimanche matin, une centaine de personnes sont présentes sur le site de Casabona, à Saint-Pierre, en réponse à l’appel lancé par Extinction Rebellion Réunion pour replanter des arbres.
L’opération d’abattage réalisée dans la nuit de vendredi sous la protection de la police municipale a suscité une vague d’indignation aussi bien du côté des écologistes que de l’opposition à la mairie de Saint-Pierre. Une opération qui a d’ailleurs été suspendue suite à l’intervention des militants écologistes soutenus par les occupants du QG des Zazalés.
Des arbres sans aucune valeur ?
Le maire Michel Fontaine assume. L’élu répond que les arbres qui ont été tronçonnés n’avaient "aucune valeur", sans compter que la municipalité s’est engagée à planter 6 000 arbres dans la commune au cours des six prochaines années. Sur le site même de Casabona, il défend qu’une centaine d’arbres vont être replantés.
Une position qui ne convainc pas les personnes rassemblées ce matin à Casabona. "Les petits arbres ne stockent pas autant de carbone que les gros arbres. Donc remplacer des gros arbres anciens par des petits, c’est une aberration. Il faut continuer à développer la forêt, il ne faut pas la détruire et la remplacer par des petits arbres. Ça ne marchera pas", rétorque Franck Gabarrot, un militant.
Les écologistes mobilisés
Jean-Pierre Marchau, le secrétaire régional d’Europe Ecologie Les Verts, avait déjà condamné la manière d’agir de la mairie de Saint-Pierre, se trouvait également sur place ce dimanche matin.
"Je ne crois pas à ce genre de discours qui dit +Je massacre des arbres et je vais en planter d’autres demain+. Je pense qu’il y a des enjeux derrière. On le voit avec la proximité des centres commerciaux et des centres d’affaires. On voit que brutalement, le maire a décidé d’accélérer les choses, de passer en force", lâche-t-il.
"Partout en France, on est en train de reboiser les villes, de faire des forêts urbaines et ici les quelques arbres qui restent, on les supprime en nous promettant qu’on en remettra d’autres. Mais on ne peut pas tenir compte des promesses qui sont faites par le maire de Saint-Pierre aujourd’hui, la triste réalité, elle est là aujourd’hui", conclut Jean-Pierre Marchau.
Un recours en attente
Pour rappel, les élus de l’opposition saint-pierroise Brigitte Hoarau et Jean-Gaël Anda ont annoncé cette semaine avoir déposé un recours contre l’abattage des 45 arbres. Emmanuel Doulouma, le représentant de Génération Ecologie, avait lui aussi condamné l’action nocturne de vendredi.
Depuis le début du mois de février, plusieurs associations s’opposent à ce projet d'abattage qui devrait permettre la création d’une voie d’accès dans le cadre de la construction d’un nouveau centre commercial.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :