Saint-Pierre : une partie des arbres de Casabona abattus en pleine nuit

Une partie des arbres du site de Casabona ont été abattus "en misouk" dans la nuit de vendredi à ce samedi 20 février. Depuis le début du mois, des militants s’opposent à leur abattage autorisé par la mairie de Saint-Pierre pour la création d’une route.

De nombreuses voix s’élèvent contre le procédé employé, ou du moins autorisé, par la municipalité de Saint-Pierre pour l’abattage de plusieurs arbres au niveau du complexe sportif de Casabona. Depuis le début du mois de février, plusieurs associations militant pour la préservation de la nature s’opposent à ce projet validé pour la création d’une voie d’accès dans le cadre de la construction d’un nouveau centre commercial.

Et c’est sans doute pour éviter une confrontation avec ces organisations que cette opération d’abattage a finalement été organisée en pleine nuit, aux alentours de 22 heures, en présence de plusieurs policiers municipaux. C’était sans compter sur la vigilance des amoureux de la nature, qui sont intervenus, avec le soutien des occupants du QG des Zazalés, malgré l’heure tardive.

Un rassemblement dimanche

Certains des militants présents n’ont pas hésité à grimper aux arbres pour empêcher leur abattage. "Face à la détermination des citoyens et au vu du danger de l'opération, la police a finalement préféré faire demi tour et nous avons ainsi pu sauver une bonne partie des arbres", indique Extinction Rebellion Réunion dans un communiqué.

Extinction Rebellion Réunion qui appelle à un rassemblement demain, le dimanche 21 février, pour une opération qui ne manque pas d’originalité. Ces derniers appellent leurs militants à replanter des pié d’bwa sur place.

L'opposition municipale réagit

Cette opération d’abattage nocturne a également fait réagir l’opposition municipale saint-pierroise.  Emmanuel Doulouma, le représentant de Génération Ecologie, dit "condamner avec fermeté l’attitude sournoise du maire de Saint-Pierre" et déplore "la destruction de ce poumon vert de Saint-Pierre" dans le cadre de l’aménagement d’un rond-point desservant la sortie du futur centre commercial.

Dans le courant de cette semaine, Brigitte Hoarau et Jean-Gaël Anda ont annoncé avoir déposé un recours contre l’abattage des 45 arbres. Ils remettent en cause le vote en conseil municipal de décembre dernier. "Il s’agit d’argent public pour un projet privé", dénoncent-ils.

Jean-Pierre Marchau, le secrétaire régional d’Europe Ecologie Les Verts, déplore également la façon d’agir du maire Michel Fontaine. "Il a donc choisi la manière brutale habituelle à ceux qui font passer les intérêts économiques des grands groupes avant la nature et la santé des citoyens".

La municipalité de Saint-Pierre n’a pour l’instant pas encore réagi officiellement.