La saison des letchis débute avec du retard à La Réunion et subit également les conséquences de la sécheresse. La Chambre d’Agriculture est inquiète pour cette saison. Elle demande une indemnité de calamité agricole pour les producteurs de ce fruit, annonciateur des fêtes de fin d’année.
Le reportage de Réunion La 1ère :
"Les letchis ont souffert du manque d’eau"
Jean-Louis Payet est agriculteur à Sainte-Anne. Il est spécialisé dans le maraîchage et possède un terrain d’un hectare sur lequel il a planté "140 pieds de letchis". Cette année, "c’est la désolation" déplore l’agriculteur. A cause de la sécheresse, il ne pourra faire aucune vente. Par manque d’eau, les letchis de son verger n’ont pas eu le temps de mûrir et se sont ouverts.
"Les letchis ont souffert du manque d’eau depuis le mois d’octobre. Dès que la pluie est arrivée, les letchis qui n’avaient pas grossi et qui étaient en train de mûrir, ont éclaté. Ceux qui n’ont pas éclaté vont brunir. Ce ne sera pas récoltable" ajoute Olivier Fontaine.
Demande de calamité agricole "comme en métropole"
La sécheresse cause énormément de dégâts dans l’île. "On l’a vu sur le maraîchage à Salazie et à Saint-André. A Sainte-Anne, le letchi subit un gros choc : il y a une perte totale de production pour les agriculteurs" ajoute le secrétaire général de la chambre d’Agriculture.
On a déjà demandé que La Réunion soit en calamité agricole, pour que l’on puisse enclencher des dispositifs et aider ces agriculteurs.
Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre d’Agriculture
Face à cette situation, la Chambre Verte demande une calamité agricole "comme ce qu’il se fait en métropole. C’est-à-dire que dès qu’il y a de la grêle, on trouve très rapidement des fonds pour les accompagner et relancer les productions. Ici, ça prend parfois six mois, voire un an, avant que l’on ait une indemnité. Pourquoi cela prend autant de temps ?" S’interroge Olivier Fontaine. Pour ce dernier, "il faudrait trouver une simplification pour pouvoir accompagner les agriculteurs".
"Dans l’Est, on a besoin d’irrigation et de retenues d’eau"
La Chambre d’Agriculture interpelle les collectivités. "Dans l’Est, on a besoin d’irrigation. Il faut qu’on accompagne les agriculteurs à mettre en place des systèmes d’irrigation, mais surtout des retenues d’eau. Les périodes de sécheresse sont de plus en plus longues : il faudrait pouvoir stocker l’eau pour qu’elle soit disponible pendant la sécheresse".