Les réactions à La Réunion après le féminicide de Sainte-Marie

(Image d'illustration)
A Sainte-Marie, un homme aurait tué sa compagne avant de se suicider en se jetant du pont de la ravine Charpentier, ce vendredi 4 mars. Les réactions se multiplient dans l'île face au premier féminicide de l'année.

"C'est un crime de possession intolérable", déclare Karine Lebon, membre de l'UFR, Union des Femmes de La Réunion et députée.  

"Une victime de trop"  

A Sainte-Marie, un homme aurait tué sa compagne avant de se suicider en se jetant du pont de la ravine Charpentier, ce vendredi 4 mars.

"Chaque victime est une victime de trop", ajoute Karine Lebon, membre de l'UFR, Union des Femmes de La Réunion; qui espère "que la lumière sera faite sur ce crime au plus vite".  

"Plus de moyens"  

La Réunion est le troisième département le plus violent envers les femmes. "Pourtant, le département est sous dotée en terme de bracelets anti-rapprochement, et de des téléphones grave danger", assure la députée.

Karine Lebon demande à nouveau "plus de moyens dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes".

"Nous demandons un milliard d'euros pour augmenter les bracelets anti-rapprochement, des téléphones grave danger, explique-t-elle. Il faut aussi plus de moyens pour recueillir les paroles de victimes et la prise en charge des auteurs".

"La révolution doit être faite sous le toit de nos maisons"

Pour le président du collectif pour l'élimination des violences intrafamiliales (CEVIF), "il est  important de continuer à se battre pour avoir plus de moyens, plus de bracelet anti-rapprochement, plus de policier, plus de juge. Mais la révolution doit être faite sous le toit de notre maison". 

Mais triste est de constater que "la virilité se mesure aux violences que l’on exerce sur les dominés à savoir, les femmes et les enfants". 

Des enfants qui bien souvent se retrouvent au cœur de ces tragédies familiales. La dernière enquête "violence et rapport de genre" met en exergue que dans 28% des  violences conjugales à La Réunion, les enfants sont témoins des faits les plus graves.

"N’oublions pas que dans cette situation, il y a une enfant de 14 ans qui a assisté à la fin de la scène et a donné l’alerte. Ça va être un long travail pour l’accompagner"  précise Frédéric Rousset. 


CEVIF : encore un féminicide interview Frédéric Rousset

 

  Lutter contre ce fléau  

Dans un communiqué, Cyrille Melchior, Président du Département, a aussi réagi. "Le Département ne peut que déplorer ce nouveau féminicide", déclare-t-il en rappelant que nous sommes à quelques jours de la "Journée de la Femme". 

"Cet acte nous donne encore à réfléchir à la situation des femmes et de leurs droits, mais aussi de rendre hommage à celles et ceux qui contribuent à leur amélioration, poursuit Cyrille Melchior. Notre Collectivité s’est inscrite résolument dans la lutte contre ce fléau et continuera à se mobiliser avec l’Etat et les autres partenaires pour mettre en place les actions préventives adaptées".