Dans cette animalerie de Sainte-Marie en ce début janvier, plus de chiens ni de chats dans l'espace qui il y a encore peu leur était dédié. Non, tous n'ont pas été vendus en fin d'année, mais ils ont tout simplement été rendus à leur éleveur, suite à la loi contre la maltraitance animale qui remonte au 30 novembre 2021.
Les animaleries avaient ainsi jusqu'au 31 décembre 2023 pour vider les rayons de leurs chiens et chats. Car depuis le 1er janvier 2024, il est interdit de vendre, ou même d'exposer ces animaux en magasins. Avec une exception s'il s'agit de ventes de chiens et chats abandonnés et non-identifiés effectuées par le biais d'associations de protection des animaux.
En revanche, les poissons, oiseaux, lapins et autres rongeurs eux, peuvent toujours être vendus en animalerie.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Lutter contre les achats compulsifs
L'objectif ? Lutter contre les achats compulsifs d'animaux, non réfléchis, et qui peuvent se solder par leur abandon puis de l'errance animale. Des achats coup de coeur, mais à un certain prix : dans ce commerce, un chien en fonction de sa race, pouvait être adopté en animalerie pour environ 1 200 euros, quand un chat lui, se vendait à partir de 1 400 euros, voire 1 800 euros pour les plus chers comme les Maine coon.
Des animaux confiés par les éleveurs et particuliers
Adeline Azie, directrice de cette enseigne sainte-marienne, a un avis mitigé sur la mesure entrée en vigueur il y a quelques jours, estimant qu'elle ne va "pas forcément corriger la chose". D'autant que, dit-elle, "on n'a pas d'élevage propre, on aide les éleveurs et les particuliers qui nous sollicitent en leur mettant les box à disposition".
"Il n'y aura plus cette possibilité pour les professionnels et les particuliers de proposer leurs chiots par le biais d'animaleries"
Adeline Azie, directrice d'une animalerie à Sainte-Marie
Faire le lien avec les éleveurs
Dans ce contexte, la directrice d'enseigne s'interroge sur ce qu'il va "advenir des chiots de particuliers qui étaient pucés et vaccinés avant d'être proposés chez nous avec un contrôle sanitaire". Mais elle reconnaît que des "achats réfléchis auprès des professionnels, c'est pas plus mal". De toute façon, l'animalerie se propose de faire le lien entre les clients potentiels et les éleveurs avec qui elle avait l'habitude de collaborer.
Une perte de chiffre d'affaires
Malgré tout, la disparition de ce rayon entraînera à coup sûr une baisse de chiffre d'affaires pour l'enseigne, selon sa directrice. "Il ne faut pas se mentir, ça attire du monde d'avoir des chiens et des chats, pas forcément pour la vente mais c'est un peu une attraction. Les familles qui avaient l'habitude de venir chez nous pour le conseil, le service, venaient aussi parfois pour des adoptions", souligne-t-elle.
Des clients déçus
Selon Helmann Clain, vendeur dans cette animalerie, l'application de la mesure fait des déçus. "Il y a des gens qui étaient déjà au courant, mais beaucoup de clients sont revenus en pensant revoir des chiens et chats. Le mercredi c'est la journée où les gens aiment emmener leurs enfants voir les animaux, il y a eu une petite déception en voyant qu'il n'y avait plus de chiens ni de chats", constate-t-il.
D'autres satisfaits
Du côté des clients, les habitués comme Amandine trouvent "dommage" que chiens et chats ne soient plus proposés à la vente dans les animaleries. Mais une grande partie applaudit cette interdiction. "C'est une excellente chose. Ils étaient tous entassés dans les cages, je ne pense pas que ça soit une bonne chose de les exposer comme ça", explique Henri, qui lui a trouvé son chien dans un chenil, où "il était en liberté dans un grand espace".
"J'ai cinq chats, trois chiens et un cochon-dinde récupérés dans la rue. Les animaleries, pour ma part c'est surtout pour acheter le matériel", témoigne Sheraz. "Il n'y aura pas de chiens ni de chats, mais il y aura d'autres animaux donc ça reste la même chose", estime pour sa part Deborah.
Dans une autre enseigne, à Sainte-Clotilde, il n'y a jamais eu de vente de chiens ni de chats : "tout simplement parce que la surface de vente n'est pas grande, il n'y a pas suffisamment de place".