Pour la Fête de l'Aviation, une poignée de chanceux dans les coulisses de la base aérienne 181

Visite de la base aérienne 181 lors de la Fête de l'Aviation le 23 septembre 2023.
Ce week-end, la Fête de l'Aviation donne lieu à de nombreuses visites de lieux inédits de l'aéroport et de l'aéroclub Roland Garros. Mais la base aérienne 181 a elle aussi ouvert ses portes à quelques visiteurs chanceux, pour découvrir le fonctionnement de la base aérienne, et les nombreux métiers qui la font vivre.

Ces vendredi, samedi et dimanche 22, 23 et 24 septembre 2023, Sainte-Marie, et plus particulièrement la zone de Gillot, s'anime au rythme de la Fête de l'Aviation.

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Si l'aéroport civil est bien connu de la population, la base aérienne l'est moins. Mais c'est, avec l'Armée de l'air et de l'espace, "un partenaire tout naturel de la Fête de l'Aviation", souligne capitaine Florence, la cheffe de cabine de la base aérienne. 

Un lieu d'habitude fermé au public

L'objectif ce week-end ? "Faire connaître les missions et les métiers de la base aérienne, un lieu qui d'habitude n'est pas ouvert au public", explique-t-elle. 

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"On voulait découvrir la base militaire, c'est quand même intéressant de voir comment ça se passe, et connaître les opérations qu'ils mènent sur les autres îles en dehors de La Réunion", sourient Guillaume et Sandy, qui eux en prenaient plein les yeux ce samedi après-midi, se faufilant dans le cockpit du CASA, avion militaire. 

A quoi sert la base aérienne ? 

Sur place, les visiteurs ont pu bénéficier des explications détaillées des militaires de l'armée de l'air sur le fonctionnement et le rôle de la base aérienne, le nombre de personnes qui travaillent sur le site... Ils sont passés entre autres par les hangars dédiés au fret, par les zones accueillant les passagers... Car chaque année, 6 400 passagers passent par cette base, tout comme 460 tonnes de fret.  

    "Il faut imaginer la base aérienne comme une petite ville dont le maire serait le commandant de la base. La mission la plus visible c'est celle de nos pilotes de transport, mais il y a tout un travail préparatoire au préalable qui se fait dans des hangars pour tout ce qui est colisage de fret, prise en charge de passagers, et un travail administratif dans les bureaux. Il y a également les unités de soutien qui sont en charge de l'alimentation, l'habillement, le médical."

    Capitaine Florence, cheffe de cabine de la base aérienne

    A noter que c'est aussi là qu'atterrissent tous les aéronefs de l'Etat français. Ici, l'escale aérienne militaire comprend 13 militaires, qui oeuvrent pour toutes les forces armées. 

    A bord du CASA

    Et bien sûr, le petit groupe de curieux du jour a eu le privilège de se mettre dans la peau des équipages en mission, à bord de l'avion militaire de type CASA CN 235-300, qui peut transporter jusqu'à 44 passagers, mais aussi s'aménager de manière à transporter différentes cargaisons sur palettes. 

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    Garantir la souveraineté de la France 

    Cet avion, déjà ancien de 25 ans, est un outil primordial à l'action des Forces armées de la zone sud océan Indien (FAZSOI) dont le rayon d'action englobe La Réunion, Mayotte, et les îles Eparses dans les TAAF.

    "C'est une force militaire qui est mise en oeuvre au quotidien pour le support des militaires positionnés dans la zone de responsabilité des FAZSOI, zone très étendue, mais aussi selon les besoins pour secourir les personnels isolés sur les îles Eparses, et en cas de réaction pour garantir la souveraineté sur le territoire français" 

    Lieutenant-colonel Romain Gaston, commandant de la base aérienne 181

    Des privilégiés dans le cockpit

    Lucas, jeune passionné d'aéronautique, est émerveillé, installé au cockpit de cet avion militaire. "C'est magique pour moi, passionné d'aéronautique. Moi j'aimerais bien être stewart, ou peut-être dans l'armée" commente-t-il des étoiles dans les yeux. 

    A côté de lui, un autre jeune homme, tout aussi passionné. Franck a passé son bac pro aéronautique au lycée Stella, et une mention complétaire dans les systèmes généraux des aéronefs. "C'est une opportunité exceptionnelle d'être là", prend-il conscience, au vu du nombre de places limitées sur cette visite, sur tirage au sort, puisque le nombre de réservations a largement excédé les quelques dizaines de disponibilités pour cette Fête de l'Aviation.

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    Davantage de visiteurs l'année prochaine 

    Que les déçus se rassurent : si ce week-end seulement une poignée de visiteurs a pu être reçue au sein de la base alors que plus de 2 000 demandes avaient été reçues, le lieutenant-colonel Gaston, assure préparer un événement de plus grande ampleur l'année prochaine, pour fêter les 50 ans de son implantation à Gillot. Car, créée en 1947, elle était d'abord installée à Ivato, à Madagascar. 

    Des carrières aussi à la base militaire 

    Le lieutenant-colonel Gaston, commandant de la base aérienne 181, détaille les métiers qui font fonctionner cet endroit. Il y a notamment les métiers techniques, spécialisés en mécanique, qui réparent et entretiennent les aéronefs, mais aussi les personnels qui opèrent le contrôle militaire, la protection des bases et des commandos... "Tout le monde peut trouver une voie dans le milieu aéronautique", assure le lieutenant-colonel Romain Gaston. 

    "L'armée de l'air recrute, du niveau 3ème jusqu'à bac+5, ce qui fait que chacun, en fonction de son niveau de scolarité, peut y trouver une voie et y faire carrière"

    Lieutenant-colonel Romain Gaston, commandant de la base aérienne 181

    2 700 emplois directs 

    A La Réunion, le secteur représente plus de 2 700 emplois directs, dont 400 en secteur public et 2 315 en secteur privé. "Dans cinq ans, on en comptera 1 000 supplémentaires", annonce Guillaume Branlat, le président du directoire de l'aéroport Roland Garros. D'où l'enjeu majeur de la formation et des compétences particulières à acquérir pour satisfaire les besoins du secteur à La Réunion dans les prochaines années.