Sainte-Marie : des taxiteurs protestent contre le nouveau contrat de la Cinor

Sainte-Marie : des taxiteurs protestent contre le nouveau contrat de la Cinor
La Cinor veut mettre fin à certaines dessertes de lignes de bus. A Sainte-Marie, une douzaine de taxiteurs qui relient chaque jour les écarts de la ville ont décidé de se mobiliser ce mardi 27 février 2024. Ils restent stationnés à la gare routière, une façon de marquer leur mécontentement face à une décision qui risque d'isoler un peu plus les familles qui habitent dans les hauts.

Les minibus sont à l’arrêt ce mardi 27 février, à la gare routière de Sainte-Marie. Une douzaine de taxiteurs se sont mobilisés pour protester contre le nouveau contrat de la Cinor, qui souhaite mettre fin à la desserte quotidienne pour l’installation d’un nouveau système : le transport à la demande (TAD). 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Grève des taxis Citalis à Sainte-Marie

Le transport à la demande, contesté par les taxiteurs

Le transport à la demande est un service qui fonctionne comme une ligne de bus classique, sauf qu’il faut réserver pour prendre le bus. “On ne fait pas rouler des véhicules qui sont vides. Pendant les heures de pointes, les bus circulent normalement, mais pendant les heures creuses, les usagers doivent réserver leur place de bus la veille sur Internet”, justifie Nicolas Rupert, directeur général de la Sodiparc. 

De leur côté, les taxiteurs ne comprennent pas l’intérêt de cette nouvelle mesure. Pour nous, les chauffeurs, ça va générer de l’insécurité. Quand nous, on va aux arrêts de bus, il y aura ceux qui auront réservé. Et pour les autres qui n’ont pas de réservation, on n’aura pas le droit de les embarquer, même s’ils ont payé leur ticket ou leur carte de bus, déplore Eric Kichenin, co-traitant de la Citalis. Donc, je pense que ça va déclencher une guerre entre les chauffeurs et les passagers de Sainte-Marie”. 

La mesure doit être validée vendredi 1er mars, mais elle est jugée inadaptée pour les chauffeurs. 

Vers des économies d’essence ? 

Selon Nicolas Rupert, le transport à la demande devrait permettre de faire “des économies d’essence”, étant donné que les lignes seraient desservies uniquement “s’il y a des passagers”. 

Le TAD, c’est une donnée du cahier des charges de la CINOR pour la nouvelle délégation de Service Public (DSP) Citalis. Le TAD est censé être écologique, c’est-à-dire qu’on ne fait pas rouler des véhicules qui sont vides.

Nicolas Rupert, directeur général de Sodiparc

Eric Kichenin n’est pas de cet avis. “De plus en plus de gens prennent le bus, constate-t-il, alors pourquoi on va diminuer les passages des bus ? Surtout qu’il n’y a pas d’économie d’essence”. 

Il peut arriver une rotation où il y a une seule personne dans le bus. Mais globalement, les bus sont remplis. Pourquoi on va diminuer les bus alors que la population augmente dans les quartiers ? Le problème de ce TAD, c' est qu’il a été mis dans le centre-ville, là où y a que des immeubles. C’est inadmissible, ça va poser problème aussi pour la population.

Eric Kichenin, co-traitant Citalis

Les taxiteurs ne veulent pas de véhicules électriques 

La Cinor souhaite également remplacer les minibus actuels par des véhicules électriques. Ce choix est contesté par les chauffeurs, qui évoquent des problèmes de fiabilité. “On nous impose des véhicules électriques qui ne tiendront pas toute la journée. Les lignes de bus partent dans les hauts de la commune, ce ne sera pas possible”, s’indigne Eric Kichenin. 

La mairie de Sainte-Marie a réagi dans un communiqué. "Il convient également de rappeler que la DSP n’est pas entrée en vigueur et fait l’objet d’un cycle de négociations actuellement en cours, appelées à se prolonger jusqu’au mois de prochain. Le maire de Sainte-Marie appelle les taxiteurs à soutenir ces négociations dans la sérénité et la responsabilité", indique la mairie.

Le débrayage devrait s'achever en fin d’après-midi.