Coronavirus : face à la baisse des dons, l'Arche de Noé lance les gamelles solidaires

Image d'illustration

Les refuges animaliers subissent de plein fouet les effets de la crise sanitaire et ses restrictions. Les dons ont considérablement diminué depuis l'an dernier. L’Arche de Noé a du mal à nourrir ses pensionnaires. Elle lance donc des appels aux dons sur Internet : les gamelles solidaires. 

Avec ses 150 animaux, chiens et chats, répartis sur deux structures à Sainte-Anne et Sainte-Rose, mais également en famille d’accueil, l’association Droit de Cité -l’Arche de Noé, qui vit sur ses fonds propres et grâce aux dons depuis 25 ans, a du mal à nourrir ses pensionnaires depuis le début de la crise sanitaire. Elle lance donc régulièrement des appels aux dons sur la plateforme de cagnotte en ligne Leetchi : les gamelles solidaires pour pouvoir acheter les aliments nécessaires aux chiens et aux chats du seul refuge animalier de l'Est de l'île. 

En chiffre, l'association a obtenu 180 sacs, de 20 kg de croquettes pour chiens, offerts en 2019 par les clients d'une jardinerie de Saint-André, qui offre une réduction sur le produit destiné à l'association, contre seulement 34 sacs de 20 kg offerts en 2020 sur les 800 sacs qui ont été achetés pour les besoins de l'année. Afin de pouvoir remplir, chaque jour, les gamelles des pensionnaires en attente d'adoption, l'Arche de Noé fait donc appel à la solidarité. 

4 500 euros mensuels pour l'achat de nourriture des animaux du refuge

 

Car, pour nourrir les quelque 150 pensionnaires des deux sites de Sainte-Anne et Sainte-Rose, il faut pas moins de 3 sacs de 20 kg de croquettes pour chiens, 4 kg de croquettes pour les chiots, une vingtaine de boites de pâtée pour chiens et chiots sans compter les croquettes, pochons et boites de bouchées pour chats et chatons. A ceci s'ajoute les produits d'hygiène nécessaires, comme la litière pour chats, ou encore destinés à nettoyer les lieux de vie des animaux.

Le budget mensuel du refuge est de 16 000 euros sur lequel les aliments pour animaux représentent 4 500 euros. L'autre poste important du budget étant celui des salaires de quatre agents de chenils.

Ainsi, les dons représentent dans les faits :

  • 1€ = 1 gamelle pour un chien ou un chat par jour
  • 15 € =  le gîte et le couvert à un chat, ou un chien, hébergé par l'Arche de Noé jusqu'à la fin du mois. 

Le reportage d'Indranie Pétiaye pour La 1ère :

Cagnotte solidaire de l'Arche de Noé

 

300 000 euros pour lutter contre l'errance animale à La Réunion

 

L’errance animale est un phénomène massif à La Réunion : la population canine dans l’espace public est estimée à environ 73 000 chiens, dont 42 000 chiens errants sans propriétaire et 31 000 chiens divagantsPrès de 20 000 chiens et chats se font écraser à La Réunion chaque année.

Par ailleurs, avec le décret du 27 novembre 2002, le délai de garde des animaux admis en fourrière est passé de 8 jours en métropole à 4 jours dans les DOM. Ainsi, La Réunion est passée de 1 animal euthanasié pour 153 habitants en 1998 à 1 animal euthanasié pour 87 habitants en 2014.

Dans le cadre du plan de relance, l’État souhaite soutenir les associations de protection animale pour la prise en charge des animaux de compagnie abandonnés ou en fin de vie. Une enveloppe de 300 000€ est ouverte à La Réunion, depuis le 8 février 2021, pour cet appel à projets

 

Le refuge de L'Arche de Noé fonctionne uniquement avec des dons de particuliers ou d'entreprises. L'association, qui n'a bénéficié jusqu'alors d'aucune subvention, va tenter de répondre à cet appel à projet de l'Etat afin de permettre la continuité de ses activités solidaires envers les animaux sans maîtres.

Même si Astrid Puissant, présidente de l'Association Droit de Cité-Arche de Noé et bénévole, se dit sceptique. Selon elle, les autres associations de lutte contre l'errance animale devrait se fédérer et parler d'une seule et même voix pour s'assurer de bénéficier de cette subvention. 

Arche de Noé- plan de relance

 

L’association l’Arche de Noé a actuellement deux structures, l’une à Sainte-Anne, l’autre à Sainte-Rose. Cette dernière subit depuis 4 ans les foudres du voisinage qui refuse la présence du refuge. A Sainte-Anne, malgré les aménagements nécessaires effectués par l'association pour améliorer le sort des animaux, chiens et chats doivent penser à trouver une nouvelle place car le terrain sur lequel le refuge est implanté a été mis en vente par son propriétaire. 

L’association l'Arche de Noé aimerait ainsi utiliser les fonds de l'appel à projet du plan de relance, si elle les obtient, pour établir une nouvelle structure groupée, peut-être à St Benoît en lieu et place de l'ancienne déchetterie en voie de réhabilitation ou à la Plaine des Palmistes si les instances l’y autorise. L'Est de La Réunion est l'une des micro-régions qui ne bénéficie d'aucun refuge pour animaux, seule une fourrière où les animaux non réclamés finissent euthanasiés est implanté à Saint-André.