Éruption du Piton de la Fournaise : quel dispositif si la lave traverse la route comme en 2007 ?

Eruption du Piton de la Fournaise, mardi 13 août 2019.
Les coulées rougeoyantes du Piton de la Fournaise menacent de traverser la route nationale 2. En attendant de voir leur évolution, la mairie de Sainte-Rose a d'ores et déjà pris ses dispositions. Explications.
Il y a douze ans, l’éruption du Piton de la Fournaise coupait la route nationale 2. C’était le 2 avril 2007. A peine entré en éruption, le volcan déverse d’importante quantité de lave. En cinq heures, une des coulées atteint la route nationale 2 et la coupe pour se jeter dans la mer douze heures plus tard.
 

Un immense parking

Si comme en 2007, la lave atteint la route dans les jours qui viennent, un dispositif sera mis en place avec notamment des navettes depuis Sainte-Rose.  
Pour gérer l’affluence, l’Etat, la mairie de Sainte Rose et la CIREST ont élaboré un plan. Le plan de sauvegarde communal, adopté en juin en conseil municipal, prévoit d’interdire la circulation au-delà de la place des Laves de Sainte-Rose qui possède un parking capable d’accueillir un millier de véhicules.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :  

Des navettes depuis Sainte-Rose

Des navettes de la CIREST seront alors mises en place pour aller assister au spectacle. A Sainte-Rose, environ 500 riverains disposeront de laissez-passer. Seul le préfet de La Réunion est habilité à déclencher ce dispositif.
 

"Un spectacle à ciel ouvert"

"Je souhaite pour mon beau péi que l’on ait pas demain ce spectacle sous cloche, sous prétexte de l’ordre et de la sécurité publique, déclare Michel Vergoz, maire de Sainte-Rose. Les autorités que nous sommes, de l’Etat aux communes, nous avons tous intérêt à laisser ce spectacle à ciel ouvert en prenant tous nos responsabilités". De l’autre côté, la commune de Saint-Philippe devrait adopter son dispositif d’ici la fin de l’année.


 
2007 : la route, la mer, l’évacuation
Le 2 avril 2007, à 10 heures du matin, le Piton de la Fournaise entre en éruption pour la troisième fois de l’année. Une très grande fissure s’ouvre sur le rempart du Tremblet. La lave s’écoule rapidement. A midi, elle se situe déjà à deux kilomètres de la route nationale. Les autorités décident d’interdire la circulation entre Saint-Philippe et Sainte-Rose. Cinq heures seulement après le début de l’éruption, la coulée de lave atteint la route et la traverse. Elle mesure 1 250 mètres de large.

Tout va très vite, dans la soirée, le bras sud de la coulée se jette dans la mer. Dans les jours qui suivent, l’activité sismique continue, le trémor éruptif augmente et les coulées de lave s’intensifient. La route nationale 2 reste coupée sur environ un kilomètre. Le 6 avril, un survol en hélicoptère permet de constater que le cratère principal du volcan, le Dolomieu, s’est effondré en partie.

Les autorités craignent aussi l’ouverture d’une nouvelle fissure hors-enclos sur les hauts du Tremblet. Le village est évacué, mais c’est une fausse alerte. Les habitants peuvent rejoindre leur habitation en soirée. La route reste coupée. Au Tremblet, la coulée est d’une épaisseur d’environ 10 mètres. Depuis le Grand-Brûlé, des coulées de lave se jetant dans la mer restent visibles. Cendres, gaz : du 20 au 28 avril, les habitants du Tremblet sont incommodés par les désagréments d’une éruption qui se terminera le 1er mai.