Le bateau sri-lankais repéré cette nuit à Sainte-Rose a accosté au Port, à son bord 53 personnes

C'est un nouveau bateau de migrants qui a accosté à La Réunion en cette fin de journée du samedi 24 décembre. Vers 8 heures du matin, le bateau de pêche immatriculé Imula 0559 CHW était localisé au large de Sainte-Rose. A la mi-journée, il se trouvait au large de la Petite-Ile, et a poursuivi sa route vers Le Port jusqu'à son arrivée à la Pointe-des-Galets. 

A 18 h 15, le bateau est arrivé à quai, accompagné par les sauveteurs en mer et la gendarmerie maritime.

Sur cette embarcation d'une quinzaine de mètres de long, si les services de l'Etat avaient évoqué dans la journée le chiffre de 44 personnes, ce sont finalement 53 passagers, dont trois femmes et trois enfants, qui ont débarqué de l'Imula. Ils sont ce samedi soir "pris en charge par les services de l’État pour leur bilan sanitaire et leur placement en zone d'attente", communique la préfecture de La Réunion. 

Vers une prise en charge au Port et un placement en zone d'attente

A leur arrivée, les 53 passagers de l'Imula 0559 CHW vont suivre la procédure que les autorités connaissent bien depuis quelques années. Ils seront pris en charge par les services de l'Etat qui vérifieront leur état de santé, et ils seront ensuite placés en zone d'attente. 

Sur le quai ils ont été accueillis par l'ARS, les pompiers, les gendarmes et services douaniers. Des masques leur ont été fournis aussitôt. 

C'est ensuite qu'interviendra en jeu l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), qui examinera leur situation au cas par cas lors d'entretiens afin de statuer s'ils remplissent ou non les conditions pour demander l'asile en France. 

La bateau escorté jusqu'au port Ouest 

Selon la préfecture, l'embarcation est entrée dans les eaux françaises cette nuit de vendredi à samedi vers 2 heures du matin. "Sous l’autorité du préfet, les services compétents sont en alerte depuis son repérage", expliquait la préfecture. 

Le bateau de pêche sri-lankais, assisté par la SNSM ce samedi matin (images SNSM) : 

Toute cette journée de samedi, l'Imula 0559 CHW a longé les côtes réunionnaises de Sainte-Rose jusqu'au Port en passant par le sud de l'île, escorté par la SNSM. 

Le capitaine de l’embarcation IMULA  0559 CHW est entré en contact avec le centre opérationnel de surveillance et sauvetage (CROSS). Il a émis un message d’appel à l’aide. Les opérations d’accompagnement maritime en direction du Grand Port Maritime par la gendarmerie et la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) sont en cours.

La préfecture de La Réunion

La quatrième arrivée de cette année

C'est la quatrième fois cette année 2022 qu'un bateau de migrants sri-lankais aborde La Réunion. La dernière en date, le 20 octobre 2022, ce sont 17 personnes qui étaient arrivées au port de la Pointe-des-Galets, après avoir été repéré au large de Sainte-Marie. 13 de ces 17 migrants avaient été reconduits au Sri Lanka. 

Un mois plus tôt, le 17 septembre 2022, un autre bateau était arrivé avec 46 sri-lankais à son bord.

Le 31 juillet 2022, ce sont six hommes qui étaient arrivés au Port. Cinq d'entre eux avaient obtenu le droit de demander l'asile en France après examen de leur situation. 

Un premier bateau en mars 2018

La première arrivée d'un bateau étranger avec à son bord des ressortissants sri-lankais remonte au 22 mars 2018. Si ce jour-là ce sont seulement six hommes qui avaient été secourus, en difficulté dans leur embarcation de fortune, le 14 avril 2019, un autre bateau accostait à La Réunion avec 123 passagers. Parmi eux, la moitié avait été expulsée et reconduite au Sri Lanka. Cette fois-là, trois hommes d'origine indonésienne, passeurs présumés, avaient été jugés et condamnés à des peines de prison entre un an et 18 mois ferme pour "aide à l'entrée ou séjour irrégulier en bande organisée". 

Ces quatre dernières années, on compte dix arrivées de bateaux à La Réunion (dont celle de ce 24 décembre 2022) avec à leur bord, 399 migrants sri-lankais au total. Parmi eux, 121 rien que cette année 2022, dont 48 ont obtenu le droit de demander l'asile en France, après examen de leur situation par l'OFPRA.