Particulièrement apprécié des touristes et des pique-niqueurs, le site de l’Anse des Cascades, à Saint-Rose, est également devenu depuis quelques années un endroit "stratégique" pour des trafiquants de drogue opérant entre La Réunion et l’Île Maurice.
La preuve encore la semaine dernière. Durant la nuit du jeudi 11 novembre, huit individus ont été interpellés par les services de gendarmerie alors qu’ils étaient sur le point de transborder 33 kilos de zamal dans un speed-boat mauricien, au large des côtes de l’île.
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Cinq suspects à la barre du tribunal
Entendus en garde à vue pendant plus de 96 heures, cinq d’entre eux devaient être jugés en comparution immédiate au tribunal de Saint-Denis, ce mercredi 17 novembre, tandis que les autres suspects, moins impliqués, comparaîtront pour leur part en début d’année prochaine, selon la procédure du plaider-coupable.
Qu’en est-il du niveau d’implication des différents protagonistes dans cette affaire de stupéfiants ? L’affaire n’a finalement été examinée ce jour-même, puisque les cinq hommes qui se trouvaient à la barre du tribunal ont demandé et obtenu un délai afin de préparer leur défense.
Le procès reporté au 10 décembre
La date du nouveau procès a été fixée au 10 décembre prochain. Pour autant, il apparait selon les éléments du dossier qu’Olivier B., 44 ans, aurait joué un rôle central dans ce trafic inter-îles. Aux yeux du parquet, il s’agirait du chef d’orchestre de la bande, le donneur d’ordre déjà condamné en juillet dernier pour des faits similaires.
Il aurait ainsi organisé trois "livraisons" qui devaient lui rapporter plusieurs milliers d'euros. Après un premier essai réussi le 6 octobre dernier, le deuxième envoi de drogues a finalement été avorté le 26, en raison des mauvaises conditions en mer. C’est lors de la troisième tentative, le 11 novembre, que les gendarmes de la compagnie de Saint-Benoît et leurs collègues de l’Ofast, l’Office anti-stupéfiants, les ont interpellés.
Olivier B., le "chef d'orchestre"
La bande de trafiquants réunionnais étaient déjà, sans le savoir, dans le viseur des enquêteurs puisque ces derniers les avaient placés sous surveillance. Olivier B. aurait entraîné deux jeunes membres de sa famille avec lui : Marvin B., 24 ans, et Idriss V., 20 ans, tous deux sans casier judiciaire. Le premier aurait joué le rôle d’éclaireur et de guetteur, tandis que le second explique qu’il avait besoin d’argent pour aider sa mère.
Samuel L., pêcheur et chef-cuisinier, est lui le propriétaire du bateau qui a permis d’aller à la rencontre des complices mauriciens au large. Fidji H., originaire de la banlieue parisienne, est le cinquième et dernier prévenu. Il a pour sa part déjà été condamné pour des faits de trafic de stupéfiants sur internet en 2017.
Les complices mauriciens introuvables
A l’issue des débats, le tribunal a décidé de maintenir Olivier B., Samuel L. et Fidji H. en détention provisoire. Marvin B. et Idriss V., ont de leurs côtés pu bénéficier d’un placement sous contrôle judiciaire en attendant le procès.
Reste que les gendarmes ne sont pas parvenus à mettre la main sur les trafiquants mauriciens restés au large. D’importants moyens avaient pourtant été engagés cette nuit-là. Equipé d’un puissant projecteur, l’hélicoptère de la gendarmerie a longuement survolé le secteur à la recherche du hors-bord des Mauriciens. Mais celui-ci est resté introuvable.