Saison cyclonique: Météo France prévoit 3 à 5 systèmes avant la fin de la saison

La saison a commencé un peu tardivement début décembre avec le duo AMBALI / BELNA
Les prévisionnistes de Météo France font un point à mi-parcours de l'activité cyclonique dans l'océan indien
La première moitié de la saison est restée conforme aux prévisions saisonnières avec 5 systèmes (2 tempêtes, 3 cyclones) qui ont évolué sur la partie Ouest du bassin. Cela correspond à une activité proche à légèrement inférieure à la normale.

Pour la seconde partie de saison, Météo France s'attend à une hausse de l’activité (5 à 7 systèmes en plus dont 3-5 cyclones). A noter que cette activité devrait mieux se répartir sur le bassin et plus seulement se concentrer près des terres habitées. Il n'y a pas de scénario privilégié dans le Canal du Mozambique.
 

Un début de saison conforme aux prévisions


La saison a commencé un peu tardivement début décembre avec le duo AMBALI / BELNA. AMBALI, qui a évolué sur mer, a atteint le stade de cyclone tropical très intense, au terme d’une intensification explosive historique (1er cyclone très intense depuis FANTALA en avril 2016). BELNA a impacté directement le groupe d’îles seychelloises des Cosmoledo, le 7 décembre, au stade de cyclone tropical (pas d’évènement similaire depuis le début de l’ère satellitaire), avant de passer à un peu plus de 100 km à l’est de Mayotte le 8 décembre, avec des impacts finalement mineurs.
 

De BELNA, à CALVINIA en passant par DIANE


BELNA a ensuite touché la côte nord-ouest de Madagascar dans la région de Soalala au stade de cyclone tropical, le 9 décembre, devenant ainsi le cyclone tropical ayant frappé le plus précocement dans la saison Madagascar depuis le début de l’ère satellitaire. L’activité cyclonique a ensuite marqué le pas, avec les épisodes brefs ou peu intenses de CALVINIA fin décembre et de DIANE / ESAMI fin janvier. Si CALVINIA a influencé modérément le temps sur Maurice le 30 décembre, les prémices et début de vie de la future tempête DIANE entre les 21 et 23 janvier, ont provoqué des inondations meurtrières sur le Nord-Ouest de Madagascar. DIANE a ensuite affecté modérément le temps sur La Réunion et Maurice en suivant une trajectoire atypique vers l’est-sud-est, dans le sillage de la tempête ESAMI . A ce stade, l’activité cyclonique écoulée peut être qualifiée de proche à légèrement inférieure à la normale. 
Tableau activité cyclonique 2020
 

Les prévisions pour la seconde partie de la saison


Météo-France estime que l’activité cyclonique devrait être plus marquée en seconde partie de saison sur le bassin. On s’attend à 5/7 systèmes supplémentaires (au moins au stade de tempête tropicale), plaçant l’activité prévue de la saison 2019-2020 à un niveau proche ou légèrement supérieur à la normale (10 à 12 systèmes au total, alors que la valeur climatologique est à 10).

3 à 5 cyclones supplémentaires sont aussi envisagés, portant à 6-8 le nombre total de cyclones attendus sur la saison (valeur climatologique à 5). Les autres caractéristiques de l’activité envisagées sont : - la formation des tempêtes, majoritairement située sur la partie ouest du bassin en ce début de saison (ESAMI étant le seul système à avoir atteint le stade de tempête tropicale à l’Est de 65°E) devrait maintenant être favorisée sur l’océan Indien Central, tout en restant possible dans les autres secteurs. - les trajectoires attendues auront tendance à prendre assez rapidement une orientation vers le sud ou le sud-est. Cette configuration est favorisée par l’installation depuis le mois de décembre d’une phase négative du Dipôle Subtropical de l’océan Indien, qui est synonyme de dorsale subtropicale peu marquée au Sud-Est des Mascareignes.
Activité cyclonique pour le bassin Sud-Ouest de l’Océan Indien

En termes d’impact sur les terres habitées, on peut s’attendre toujours selon Météo France à : - un risque atténué pour la côte est de Madagascar - un risque encore possible sur les Mascareignes, notamment pour les systèmes se formant au nord ou à l’ouest des îles (au lieu du secteur Nord-Est habituel), et plus significatif pour Rodrigues - un risque qui reste aussi possible dans la zone des Seychelles en fin de saison (remontée de la Zone de Convergence Intertropicale) - pas de scénario privilégié dans le Canal du Mozambique.