Une opération de contrôle en mer a été menée hier, mercredi 21 août, entre le port de Saint-Gilles et le Cap Lahoussaye. Les affaires maritimes, la gendarmerie maritime et la gendarmerie nationale assurent ainsi leur mission de protection des baleines. Ils sont en effet chargés de faire respecter l’arrêté préfectoral de 2021 qui définit les règles d’observation des cétacés.
La saison des baleines est en cours, depuis trois mois les spécimens sont présents dans les eaux réunionnaises. Les baleines et leurs baleineaux offrent certes un spectacle extraordinaire au public, mais ont surtout besoin que leur tranquillité soit respectée.
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Un arrêté préfectoral de 2021
A raison de 3 ou 4 missions par semaine, les services de l’Etat sortent en mer pour veiller à ce que cette tranquillité soit garantie. La règlementation mise en place par l’arrêté préfectoral de 2021 est claire et produit des effets " globalement favorables ", constate Nicolas le Biannic, directeur de la mer Sud Océan Indien, mais des ajustements pourraient tout de même y être apportées.
On a notamment un sujet actuellement sur les conditions de mise à l’eau autour des cétacés, qui peuvent interroger parce qu’effectivement cela peut occasionner du dérangement, donc il y a peut-être à retravailler ce sujet avec l’ensemble des acteurs.
Nicolas le Biannic, directeur de la mer Sud Océan Indien
Une réglementation encore insuffisante ?
Si dans l’ensemble les plaisanciers respectent la réglementation préfectorale, quelques infractions sont encore constatées. Une réglementation qui malgré tout n’assure pas une tranquillité suffisante aux baleines et à leurs baleineaux.
" Les mises à l’eau peuvent être gênantes, mais c’est surtout le nombre de bateaux qu’il y a sur le plan d’eau ", confirme Audrey Cartaud, chef de projet "quiétude" au centre d’étude et de découverte des tortues marines, qui accompagne l’association Globice et les services de l’Etat.
La réglementation dit qu’il faut limiter le nombre à 5 bateaux autour des cétacés, le problème étant que des bateaux sont en attente et qu’il y a donc un relais sur les observations qui peut déranger les animaux, précise-t-elle. Des mises à l’eau répétitives sur les mêmes animaux sont aussi dérangeantes, insiste Audrey Cartaud.
Vers une évolution des règles d’approche ?
Pour le préfet de La Réunion, la saison d’hiver 2024 est un moment d’évaluation de l’arrêté de 2021. " A la fin de la saison, on vérifiera, compte tenu de ce qu’on a constaté, s’il faut changer les règles ", confirme Jérôme Filippini.
L’analyse des contrôles effectués au cours de la saison sera disponible à partir du mois d’octobre. S’il est constaté qu’une concentration trop importante bateaux ou des mises à l’eau inadaptée mettraient en dangers les baleines, le préfet de La Réunion se dit prêt à durcir les règles.