Salaires gelés, inflation galopante, les orthophonistes de La Réunion tirent la sonnette d'alarme

(Photo d'illustration).
Les orthophonistes tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Salaires gelés, inflation galopante, leur pouvoir d’achat chute, menacent l’attractivité du métier et donc l’accès aux soins pour les patients.

Ils estiment être la profession la moins bien rémunérée du corps de la médecine libérale. Leurs salaires n’ont pas évolué depuis des années, la base de calcul de leurs honoraires, appelée "lettre clé", étant gelée.

Et cela a des répercussions sur l’attractivité du métier et donc sur l’accès aux soins pour les patients. "Depuis quelques années maintenant, nous alertons sur la problématique d’accès aux soins orthophoniques", explique Lydie Marin, présidente du syndicat des orthophonistes de La Réunion.

L’offre de soins menacée

Ces professionnels du langage sont un maillon essentiel dans la prise en charge de ceux qui rencontrent des difficultés de communication ou d’apprentissage. Lydie Marin, présidente du syndicat des orthophonistes de La Réunion

Un marmay qui n’arrive pas à parler, qui ne comprend pas bien, on va pouvoir l’aider. Un bébé qui a des problèmes de succion et des problèmes d’oralité, donc qui ne peut pas se nourrir correctement, on va pouvoir l’aider.

Lydie Marin, présidente du syndicat des orthophonistes de La Réunion

Des salaires gelés depuis 2012

Les orthophonistes en salariat et en libéral éprouvent des difficultés, que ce soit en local ou au niveau national, précise-t-elle. La "lettre clé" n’a pas été augmentée depuis 2012, de fait les actes et donc les honoraires non plus.

Pourtant, "la vie augmente, les charges augmentent", déplore la professionnelle. Les professionnels estiment ne pas être reconnus à leur juste valeur. Cinq années d’études sont nécessaires pour obtenir un diplôme d’orthophoniste.

Ils demandent une revalorisation de leurs salaires

La présidente du syndicat des orthophonistes de La Réunion souligne qu’il s’agit d’un "contexte de difficultés global au niveau de la santé publique". Des difficultés qui ne sont pas prises en compte, selon les professionnels, qui ont le sentiment de ne pas être écoutés.

Tous les 5 ans, nous revoyons avec le directeur de la CNAM notre convention avec la Sécurité sociale. A chaque fois, nous demandons l’augmentation de notre « lettre clé », et à chaque fois on nous la refuse.

Lydie Marin, présidente du syndicat des orthophonistes de La Réunion