"Tout est totalement grillé, c’est catastrophique ce qu’il se passe sur Salazie", assure Hervé Bernard, président de la Fédération des agriculteurs de Salazie.
"Plus rien ne pousse"
Sous ses pieds, la terre se craquelle, le sol est sec, les champs sont comme brûlés et deviennent même jaune au fil des jours. Ce mercredi 7 décembre, douze agriculteurs de Salazie se sont réunis sur une exploitation agricole, pour tirer la sonnette d’alarme. Des élus et techniciens de la Chambre d’agriculture et de la mairie de Salazie étaient également présents.
"Plus rien de pousse, et impossible de planter, ni même de récolter" : les agriculteurs ont partagé leurs inquiétudes ce matin. Ils ne savent pas comment ils vont faire en cette fin d’année et même l’année prochaine car pour le moment, impossible de planter.
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Six mois sans eau
Le mois d’octobre a été le plus sec jamais observé depuis 51 ans dans l’île. "Il ne pleut plus du tout, assure Hervé Bernard, président de la Fédération des agriculteurs de Salazie. Le problème est que nous n’avons toujours pas de réseau d’irrigation sur Salazie pour alimenter les exploitations".
En général, les agriculteurs ont de l’eau dans les trois mois qui suivent la fin de la saison des pluies. D’avril à juillet, ils arrivent toujours à s’en sortir. Mais depuis quelques années, c’est de plus en plus difficile, selon Hervé Bernard, président de la Fédération des agriculteurs de Salazie.
"On a pas eu d’eau depuis août, ça va faire six mois", remarque Hervé Bernard. Pour le président de la Fédération des agriculteurs de Salazie, "depuis quelques années, à la même période, la situation est toujours compliquée". "On travaille que trois ou quatre mois par an, c'est devenu catastrophique", ajoute-t-il.
Et aucune culture n’est épargnée, même le chouchou est grillé cette année.
Calamité agricole
Les élus de la Chambre d’agriculture vont demander à ce que la reconnaissance de calamité agricole soit élargie dans l’Est. Ils demanderont ensuite la reconnaissance de la sécheresse, c'est une première. Rarement, le cirque n’aura été autant touché par la sécheresse.
"C’est indispensable, ça nous permettra de tenir jusqu’en début d’année, assure Hervé Bernard. Mais notre but n’est pas de demander des arrêtés de calamité agricole chaque année. Nous voulons juste travailler de façon pérenne sur nos exploitations".
Coupures d’eau nocturnes et restrictions
Face à la sécheresse, ces derniers jours, des coupures d’eau ont lieu dans plusieurs communes de l’Est et du Nord durant la nuit. La préfecture appelle également les Réunionnais à réduire leur consommation d’eau.