Bientôt la délivrance pour les habitants de Salazie ? Cette semaine, ils seront peut-être libérés de la contrainte des convois, par lesquels ils devaient systématiquement passer pour entrer ou sortir du cirque. Car depuis l'éboulis survenu le 26 janvier dernier, suite à l'épisode de pluies intenses, la route est totalement fermée à la circulation, hors convois.
Dix jours plus tard, les travaux de purge ont bien avancé, et permettent "d'envisager une réouverture de cet axe routier courant semaine prochaine, sauf aléas".
"L’entreprise GTOI en charge des travaux de sécurisation a mis en œuvre tous les moyens humains et mécaniques pour minimiser la durée des travaux. Dès l’inspection par le BRGM, à la suite de l’éboulement de grande ampleur, les cordistes ont travaillé activement pour sécuriser les falaises de Salazie", précise le Département félicitant "les agents sur site pour l'efficacité de leur travail".
6 heures 30 d'ouverture de la route par jour
Jusqu'à l'ouverture, les convois restent organisés trois fois par jour, sur des durées allongées de deux heures environ désormais. Ainsi, il est possible de circuler sur la RD48 de 6 heures à 8 h 30, de 12 heures à 14 heures, et le soir de 17 heures à 19 heures.
Un accompagnement de l'économie sollicité
Si la situation semble donc s'améliorer de ce côté-là, le cirque n'en a pas moins été impacté ces dix derniers jours. Les gîteurs et hôteliers, mais aussi restaurants, accusent le coup. Patrick Manoro, gîteur à Salazie, évoque des "pertes énormes". "Sur le bassin Est, on a 500 lits, dont 40% sont sur Salazie. Ces établissements affichent une perte de 60 à 70% de leur clientèle. Les autocaristes ne veulent plus prendre le risque de monter, et les gens qui veulent monter quand même ont peur de ne pas pouvoir redescendre", s'inquiète-t-il.
Tout aussi inquiet, le maire de Salazie Stéphane Fouassin sollicite les collectivités, et a déjà écrit à la présidente de Région en ce sens. "C'est grave pour l'économie de notre cirque, j'en appelle à l'accompagnement par les collectivités" dit-il, craignant aussi "une désaffection des Réunionnais pour la route de Salazie", en raison des nombreux problèmes qu'elle connaît lors des périodes de pluie.
Une réflexion à long terme sur la route
C'est pour cela que Stéphane Fouassin souhaite aussi engager toute une réflexion "sur du moyen et du long terme" autour de cette route. "J'en appelle à l'Etat et au Département pour qu'on fasse les études et qu'on mette les moyens financiers nécessaires pour trouver de nouveaux tracés ou des solutions pour une route sécurisée et pérenne", achève-t-il.
Des cours en distanciel qui font polémique
Le reportage de Réunion La 1ère :
Toujours est-il que la circulation étant pour le moment toujours impactée, le rectorat a mis en place des cours en distanciel pour plusieurs écoles mais aussi le collège de Salazie, du lundi 6 au mercredi 8 février 2023. Les établissements restent toutefois ouverts pour accueillir les enfants qui ne disposeraient pas de matériel informatique ou qui seraient sans solution de garde.
Le maire de Salazie, Stéphane Fouassin, est mitigé face à cette décision qui a dit-il été l'objet de débat. "Il vaut mieux qu'il y ait du distanciel que rien du tout, pour que nos professeurs qui n'habitent pas Salazie puissent quand même garder un contact avec nos élèves. Mais j'aurais préféré que le présentiel continue parce que nos enfants ne sont pas en avance sur les cours, et aussi pour éviter de participer à cette ambiance anxiogène et stressante", expliquait-il ce lundi matin.
Il regrette toutefois un manque de concertation. "Quand on est en crise, il est important de centraliser les décisions", déplore Stéphane Fouassin. Selon le maire de Salazie, des professeurs des écoles seraient partis avant la fin des cours la semaine dernière, laissant les enfants sous la surveillance du personnel communal, alors que les transports eux, étaient prévus à l'heure habituelle pour ramener les élèves chez eux.
Une solution prise dans l'urgence mais préparée
"La route est extrêmement difficile à franchir. Compte tenu du contexte compliqué, on a permis aux enseignants d'être libérés un peu plus tôt pour être certains qu'ils puissent rentrer chez eux. Ça nous a conduit à prendre la décision plutôt sage de permettre un enseignement à distance au moins jusqu'à mercredi inclus", justifie Michel Houdu, inspecteur académique.
Au reproche d'une manque de concertation, il répond qu'il "fallait trouver une solution pour faciliter à tous l'enseignement, avec beaucoup d'enseignants absents, et des élèves qui ont pour la plupart la capacité d'apprendre à distance". Michel Houdu rappelle par ailleurs que même si la décision a été prise en urgence, tout était "préparé d'avance" : "Nous sommes en capacité aujourd'hui de mettre nos élèves en travail à distance tout en assurant un enseignement de qualité."