Cela faisait trois ans que la commune de Salazie n'avait plus organisé sa célèbre Fête du Chouchou. Habituellement, celle-ci se déroule au mois de juin mais cette année, c'est ce week-end du 7 au 9 octobre qui a été choisi afin de satisfaire les amateurs de celle que l'on appelle aussi la christophine ou la chayotte dans l'Hexagone.
"Comme on n'a pas pu le faire avant à cause du Covid, on a finalement organisé la fête en octobre et malheureusement, on tombe sur la fin de la saison du chouchou", explique Harry Lucilly, l'élu en charge de l’agriculture à Salazie.
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Une production en baisse
"En période classique de fête, on a des chouchous à volonté mais là on n'a qu'un dixième du stock habituel", poursuit l'adjoint au maire. Et la production est également plus faible cette année. Seulement trois tonnes contre sept habituellement.
Et comme la saison se termine, le chouchou se négocie ainsi au prix fort sur les étals. Comptez 2,50 euros le kilo alors qu'au mois de juin, il s'en vendait à 50 centimes. Mais c'est tout de même moins cher que dans les marchés forains où les prix tournent plutôt autour des 3 à 4 euros. "Par rapport à la fête, on a essayé de tenir au tarif à 2,50 euros pour satisfaire tout le monde", indique encore Harry Lucilly.
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Six euros le kilo de patate chouchou
Mais par chance, c'est encore la saison de la patate chouchou ! Un produit peut-être un peu moins connu qui est proposé sur place à 6 euros le kilo. "C'est pas si cher quand on sait comment c'est très difficile à arracher", argumente Gillette qui a fait le chemin depuis Bras Panon.
"La patate chouchou, c'est de la racine de chouchou. Ca ne se trouve pas tout le temps, seulement une fois dans l'année et c'est très bon en gratins, dans un cari volaille, en gâteau et on peut faire aussi des chips" confie l'amatrice qui en a pris pour deux kilos.
"On ne plante pas que du chouchou !"
"Mais à Salazie on ne plante pas que du chouchou !", réagit Corinne Perrault, agricultrice depuis cinq ans. "Pour cette fête, je n'ai pas beaucoup de chouchou mais on fait aussi de l'ail péï. Moi, je mets en valeur tout ce qu'on produit dans nos champs".
Fin de saison ou pas, Christelle n'a pas hésité à faire le déplacement depuis Sainte-Marie avec ses deux filles Tessa et Ines, âgées de 8 et 9 ans. "C'est les vacances donc c'est le moment idéal pour sortir les enfants. C'est plus convivial que les Florilèges !", lance-t-elle tout sourire. La petite famille savourera de la daube de chouchous ce week-end...