"Sans ma fille, on serait morts dans cette chambre" : la colère d'une cliente d'une Diana Dea Lodge

Annie-Claude Bénard dénonce l’organisation du personnel de l'établissement la nuit du sinistre
Après le choc de l'incendie qui a dévasté l'hôtel 5 étoiles, l'heure est à la colère pour une cliente du Diana Dea Lodge. Annie-Claude Bénard dénonce l’organisation, ou plutôt la non-organisation, du personnel et de la direction de l'établissement la nuit du sinistre.

"Le moment de plaisir est devenu une nuit de cauchemar." Ces mots, ce sont ceux d'Annie-Claude Bénard. Comme les 62 autres clients de l'hôtel, la Dionysienne a dû quitter sa chambre en urgence dans la nuit de lundi à mardi lors de l'incendie du Diana Dea Lodge. Sa chambre, la 21, est celle qui se trouvait juste à côté du restaurant, dont tout a brûlé. Elle était venue en famille fêter des résultats universitaires de l'une de ses filles.

        

"Ils ont traversé l'hôtel en feu"

"Lorsque l'incendie s'est déclaré, aucun membre de l'établissement n'est venu nous alerter, ni nous évacuer, alors qu'ils ont les doubles des chambres, raconte avec beaucoup d'émotion Annie-Claude Bénard. C'est ma fille et son compagnon, qui étaient dans la chambre 31, donc à l'opposé de l'établissement, qui sont venus tambouriner à la porte pour nous dire de sortir. Ils ont traversé l'hôtel en feu".

Annie-Claude dormait dans sa chambre, en compagnie de son autre fille et du bébé de cette dernière, âgé de 14 mois. Ils n'ont pas entendu la sirène de l'alarme incendie. Ce sont les cris qui les ont réveillé. "Maman, il faut sortir, poursuit la Dionysienne. Ma fille a juste eu le temps de récupérer son bébé dans son berceau, moi un pull, et on est sorti en courant… On ne savait pas où aller ! Personne pour nous dire quelle direction prendre. Je me suis dirigée vers le restaurant car je ne savais pas où aller ! On a traversé le couloir avec les flammes, et avec le bébé dans les bras."

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Diana Dea lodge : une clientèle en colère

      

"Si on était pas morts brûlés, on serait morts asphyxiés"

Lors de l'incendie, une réceptionniste aurait toqué à toutes les portes. "C'est faux", clame Annie-Claude, qui a pu échanger avec le directeur Bertrand Van Hauw : "Une personne était bien présente cette nuit-là, ce qui est le cas dans la majorité des établissements. A 3h du matin, il ne va pas y avoir 40 personnes".

Une réponse insuffisante pour Annie-Claude : "Ma fille est traumatisée car elle a eu peur de perdre son bébé, mon autre fille a traversé un hôtel en flammes… C'est de la non-assistance a personne en danger".

On serait morts dans cette chambre-là sans ma fille, trois morts ! Si on était pas morts brûlés, on serait morts asphyxiés.

Annie-Claude Bénard

      

Plainte contre l'hôtel

"Les flammes étaient hautes, très très hautes… J'ai pris le bébé dans le lit et j'ai couru, raconte Anaïs Cutton, la fille d'Annie-Claude. On était livrés à nous-même. Je travaille dans une entreprise et nous avons un protocole quand il y a un incendie. Je sais qu'il y a des collègues qui sont nommés pour pouvoir guider les gens".

La famille Bénard compte porter plainte contre l'établissement, comme une autre cliente, pour manquement et mise en danger de la vie d'autrui. Elle a été prise en charge par la cellule d'aide psychologique.