Sauvetage de Run Market : des inquiétudes autour d'une décision de la BRED

Run Market Duparc
En pleine conciliation pour la restructuration de l'enseigne de grande distribution, la BRED aurait refusé d'effacer la dette à la hauteur prévue. Voilà qui pourrait compromettre le sauvetage en cours de Run Market et de ses 650 emplois, craint Mario Corbeau de la CFDT Commerces.

Alors que la restructuration de Run Market est en cours depuis plusieurs mois afin de tenter un sauvetage de l’enseigne en difficulté, mauvaise nouvelle ce jeudi. Selon les informations publiées par nos confrères du Quotidien de La Réunion, la BRED se serait retirée du dossier de conciliation visant à effacer les dettes de Make Distribution (Run Market), en difficulté financière. La banque estimerait que l’effort financier demandé est trop important. Cinq banques sont impliquées dans la restructuration de Run Market, pour rappel. “C’est inadmissible pour une banque qui se vante d’être une banque populaire, tout près de la population réunionnaise. Là, elle est en train de couler une boîte avec 650 salariés”, ne décolère pas Mario Corbeau, délégué CFDT Commerces. Selon le délégué syndical, la BRED ne serait qu’en quatrième position des créanciers bancaires en attente d’être payée.

 

Nouveau rebondissement dans le dossier Run Market

Selon lui, hormis les informations parues dans la presse, “on n’est au courant de rien”. “Pour le moment notre direction n’a pas obligation de nous dire ce qui se passe en conciliation”, poursuit-il. C’est pourquoi une réunion a été sollicitée avec la direction vendredi matin au Port, afin de clarifier la situation et de lever les inquiétudes. 

Les discussions se poursuivent selon la BRED

De son côté, la BRED a assuré que la conciliation était toujours en cours, tout comme une "discussion afin de trouver une solution équilibrée qui préserve les intérêts de l'ensemble des parties prenantes". La banque aurait ainsi formulé de nouvelles propositions, dans une "optique de pérennité du projet de reprise et d'engagement de long terme dans le soutien de l'économie de La Réunion".

"On ne va pas rester comme ça les bras croisés"

L’arrivée d’IBL avait redonné de l’espoir aux salariés, le groupe mauricien candidat à la reprise de Make Distribution ayant déjà injecté 5 millions d’euros. “On est en train de mettre des bâtons dans les roues d’IBL pour qu’il se retire”, s’inquiète Mario Corbeau. 

"Nous sommes fatigués, apprendre une nouvelle comme ça à l’approche des fêtes, ça suffit. Vous allez voir, on ne va pas rester comme ça les bras croisés", prévient d’ores et déjà le syndicaliste. Il faut dire que l’enjeu est de taille sur cette conciliation avec les créanciers : si tous tombaient d’accord, la dette de Make Distribution, qui s’élève à 130 millions d’euros, ne serait plus que de 60 millions.  

Pour rappel, le rachat de Vindémia par le groupe Hayot en 2020 avait conduit à l'arrivée du groupe Make Distribution. Groupe qui s'est finalement vite retrouvé en difficulté financière, avec une dette antérieure de près de 80 millions d'euros.

L'enseigne Run Market est présente aujourd'hui dans quatre communes à La Réunion : Sainte-Marie, Saint-André, Saint-Denis et Saint-Paul. Ce qui représente quelque 650 salariés.