Sauvetage de Run Market : la BRED cède, la conciliation aboutit

Le projet de conciliation pourra maintenant être homologué par le tribunal de commerce.
La procédure de conciliation a fini par aboutir : alors qu'elle était réticente à effacer les dettes de Run Market à la hauteur prévue, la BRED a fini par donner son accord ce vendredi 16 décembre 2022. La banque souligne néanmoins avoir proposé "d'autres voies" pour le sauvetage de l'enseigne, mais qui n'ont pas été retenues.

Les 650 salariés de Run Market (groupe Make Distribution) sont probablement soulagés : ce vendredi 16 décembre 2022, la procédure de conciliation qui était en cours pour la restructuration de la dette de l'enseigne a abouti à un accord. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Les salariés de Run Market sont quelque peu rassurés, quelques jours avant les fêtes. La BRED a fini par donner son accord au plan de sauvetage de l'enseigne


Alors que cinq banques participaient à cette procédure de conciliation, la BRED semblait peu encline à vouloir effacer l'ardoise de l'enseigne en difficulté, selon les informations publiées par nos confrères du Quotidien. Mais elle disait jeudi soir être à la recherche d'une "solution équilibrée qui préserve les intérêts de l’ensemble des parties prenantes". Cette solution semble avoir été trouvée, puisqu'un accord a été trouvé, et le projet de conciliation pourra désormais être déposé au tribunal de commerce pour homologation. 

"D'autres voies plus équilibrées" proposées par la BRED

En milieu d'après-midi, la BRED a réagi dans un communiqué suite à la fin de la procédure de conciliation. Si la banque confirme avoir "accepté les conditions de restructuration de la dette qui lui sont proposées", elle tient aussi à souligner que "d'autres voies plus équilibrées étaient possibles pour permettre le sauvetage de l’entreprise, voies tout autant protectrices de l’intérêt des salariés et du tissu économique réunionnais". 

Ainsi, voyant sa proposition rejetée, la BRED s'est vue contrainte de se conformer aux conditions de l'accord, dit-elle, "dans le seul souci de préservation des emplois et de l’intérêt des fournisseurs". 

Une réunion vendredi matin

Toujours est-il que l'inquiétude est montée en flèche, notamment chez les salariés de Run Market, qui redoutaient que le refus de la BRED de restructurer la dette fasse reculer le groupe mauricien IBL, candidat à la reprise des magasins, qui a par ailleurs déjà injecté cinq millions d'euros dans l'affaire. 

Une réunion a ainsi été tenue vendredi matin au Port entre la direction et les salariés. Ces derniers espéraient être reçus par le sous-préfet de Saint-Paul en début d'après-midi. 

"Un gros soulagement" 

Benoite Moulouma, déléguée syndicale CFDT, devant le supermarché Run Market du Chaudron, insiste quant à elle sur l'importance de maintenir ouvert ce magasin. "Les gens ont grandi avec ce magasin, c'est un magasin de proximité. C'est quelque chose qu'on vit ensemble, avec toute la population du Chaudron". 

Après avoir appris la bonne nouvelle concernant l'aboutissement de la procédure de conciliation, c'est le soulagement qui prédominait. "C'est un gros soulagement. (...) J'ai annoncé la nouvelle dans le magasin, tout le monde est content", sourit Julien Coste, délégué syndical CFTC Commerces, qui considère que les emplois de l'enseigne sont désormais sauvés, la reprise par le groupe IBL étant à nouveau possible. 

4 millions pour maintenir l'activité 

Pour rappel, le rachat de Vindémia par le groupe Hayot en 2020 avait conduit à l'arrivée du groupe Make Distribution. Groupe qui s'est finalement vite retrouvé en difficulté financière, avec une dette antérieure de près de 80 millions d'euros. La BRED détient 12% de cette dette bancaire. 

Mais l'accord pour la mise en oeuvre de la procédure de conciliation, qui a abouti ce jour, permet heureusement de débloquer près de 4 millions d'euros pour maintenir l'activité et notamment réapprovisionner les magasins. 

L'enseigne Run Market est présente aujourd'hui dans quatre communes à La Réunion : Sainte-Marie, Saint-André, Saint-Denis et Saint-Paul. Ce qui représente quelque 650 salariés.