Le célèbre sculpteur d'Ilet à Furcy est décédé. Il avait 79 ans. Il faisait partie des premiers réunionnais à s'être lancé dans cet art particulièrement exigeant. Ses célèbres statuettes taillées dans le basalte ont fait le tour du monde. Les hommages se multiplient.
Gilbert Clain avait 79 ans. Il avait commencé à sculpter tardivement, à l’âge de 34 ans, après avoir travaillé successivement comme planteur de cannes à sucre, vendeur de bœufs, bazardier et tailleur de pierres. Après une expérience formatrice auprès des compagnons de France avec qui il travaille à la restauration des châteaux en 1978, il multiplie les expositions dans l’île, où le réseau institutionnel lui réserve une place de choix (Musée Léon Dierx, FRAC) au cours de la décennie 80 et 90.
Gilbert Clain faisait partie des rares artistes réunionnais à vivre de son travail. Il avait réalisé de nombreuses commandes, pour les églises dans un premier temps, pour les collectivités locales ensuite. Ses œuvres font également partie des collections du FRAC Réunion, du Musée Léon Dierx, de la Ville de Saint-Pierre.
Pendant longtemps, le tailleur de pierres a travaillé des matériaux aussi divers que le bois (jacquier, margosier, tamarin…), le basalte (noir, gris, rouge, vert, bleu…) et le corail.
Des hommages
Dans un communiqué, Didier Robert, Président de la Région a réagi dans un communiqué : "Gilbert Clain a su insuffler dans ses œuvres, toute la diversité et la richesse de la culture Réunionnaise. Autodidacte de génie il était autant apprécié pour son talent que pour sa modestie. Ce fils de la Rivière Saint-Louis pouvait mettre la même passion dans la réalisation d’un simple pilon en basalte, que dans la restauration du Château de Chambord sur lequel il a travaillé. Une partie de ses créations est déjà entrée dans les collections du Musée Léon Dierx, ou encore dans celle du Frac. Son nom quant à lui lui restera gravé dans la pierre mais également dans le cœur des Réunionnais".
La maire de Saint-Paul, Huguette Bello, a aussi réagi : "les Arts de La Réunion perdent un talent exceptionnel. L’héritage qu’il nous laisse est un zarlor qui honore et inscrit notre île avec grandeur et beauté dans l’Histoire des Arts de l’Ocean Indien".
La maire de Saint-Louis Juliana M'Doihoma lui a rendu hommage, mercredi soir:
Hermina Lasson lui avait consacré un reportage dans Kosalafé: