Devant l'ancienne gare de Saint-Denis, sur le Barachois, perches et caméras attiraient quelque peu le regard des passants et automobilistes ce mercredi matin. Sous un beau soleil se tournaient quelques scènes extérieures de la série "En Boucle", co-écrite par Carole Lepinay, Frédéric Journet, et Sébastien Folin, réalisé par la jeune Manon Amacouty, réunionnaise elle aussi.
Cette comédie fantastique, qui se déclinera sous la forme de huit épisodes de 20 minutes, est tournée sur l'île depuis le 19 février 2024. Sur les 22 jours de tournage nécessaire, 21 seront effectués à La Réunion.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Un personnage qui "ne sait pas ce qu'est être inclusif"
La fiction raconte les péripéties de François Françoise, un Réunionnais de 50 ans, et dont certaines idées ne sont guère dans l'ère du temps. "Il est un peu égoïste, un peu perdu dans sa vie, il aimerait être chef au travail, et surtout il ne sait pas ce qu'est être inclusif, et il ne sait pas ce que veut dire ce mot", décrit Sébastien Folin, invité sur le plateau de Réunion La 1ère ce mercredi.
De Saint-Denis dans le 974 à Saint-Denis dans le 93
L'ancien présentateur réunionnais, qui s'est désormais lancé dans la production et la réalisation audiovisuelles, et co-écrit pour la première fois une série, résume ainsi le début des aventures de François Françoise.
"Un soir, il rentre à la maison, et tombe sur sa fille qui embrasse la voisine. Il pète un plomb et s'électrocute avec la marmite à riz. Alors qu'il était à Saint-Denis de La Réunion, il se réveille à Saint-Denis, mais dans le 93. (...) Tant qu'il ne comprend pas qu'il fait du mal à son entourage, il va être bloqué dans cette boucle temporelle et basculer de Saint-Denis de La Réunion à Saint-Denis dans le 93"
Sébastien Folin, co-scénariste de la série "En Boucle"
Déconstruction
"L'idée est de prendre tous ces sujets qui touchent à l'inclusion et aux discriminations, et justement d'en faire un sujet de comédie", explique Sébastien Folin, qui co-produit la série avec Laurent Médéa et TikTak Production, en plus de La Belle Télé et le pôle outremer de France Télévisions.
La déconstruction est donc au centre de "En Boucle", qui n'hésite pas à prendre des allures de conte fantastique mêlé à la comédie, pour "faire grandir ce personnage".
"On y a placé un propos féministe, contre l'homophobie, très inclusif. Certains disent que c'est un propos "woke", mais toujours est-il qu'on a aujourd'hui un vrai conflit de générations sur ces grands sujets de société, qui peuvent être des difficultés à vivre-ensemble. Alors qu'en les prenant par le bon biais, on s'est rendus compte que si on écoute les revendications de chacun, on peut vraiment réussir à vivre-ensemble".
Sébastien Folin, co-scénariste de la série "En Boucle"
Casting réunionnais
Le casting lui, est 100% péi. Une vraie volonté pour l'équipe. "On a tenu absolument à faire un casting 100% réunionnais, même pour les personnages qui sont ceux du 93", souligne Sébastien Folin. David Erudel, Marie-Alice Sinaman, Titi le Comik, Christine Salem, Eric Lauret ou encore Brandon Gercara se donneront donc la réplique au fil des huit épisodes annoncés, diffusés dans quelques mois sur France Télévisions. L'équipe de tournage est elle aussi majoritairement locale.
Tourné presque entièrement à La Réunion
C'est la cas aussi pour le décor. Hormis quelques scènes en extérieur en Seine Saint-Denis dans l'Hexagone, tout le reste sera tourné à La Réunion, "même les scènes qui se passent à Saint-Denis dans le 93".
David Erudel en François Françoise
"Mi attendais pas du tout avoir un rôle comme ça, en plus c'est un bon scénario, moin lé content, flatté", souriait David Erudel entre deux prises à Saint-Denis (de La Réunion) ce mercredi. Davantage habitué aux planches des théâtres, c'est le comédien réunionnais qui a enfilé le costume de François Françoise, ce "boug tranquille, plutôt créole de base, un peu macho".
Manon Amacouty, une Réunionnaise à la réalisation
Non loin de là, la jeune réalisatrice Manon Amacouty supervise. La Saint-Pauloise de 29 ans, après une école de cinéma à Paris et un premier court-métrage en 2018, "La Petite Sirène", se lance dans la réalisation de sa première série. La difficulté jusqu'ici ? La chaleur en ce mois de février, sur les scènes extérieures et encore plus en intérieur, mais aussi les contraintes de temps. "On a beaucoup de plans, beaucoup de décors, il faut avoir le temps de faire les prises...", explique-t-elle.
La quinzaine de jours de tournage restants ne sera donc pas de trop pour achever les prises de la série, dont la diffusion est prévue prochainement sur France Télévisions.