Dans le cadre du Ségur de la Santé, le ministère s’est engagé sur le lancement d’un programme pluriannuel de soutien aux établissements de santé et à leurs professionnels.
Il comporte plusieurs volets tels que la revalorisation des carrières, le renforcement de l’exercice coordonné des professionnels de santé entre la ville et l’hôpital et le soutien massif à l’investissement.
9 Milliards d’euros au national, 252 millions d’euros pour La Réunion
A l’échelle nationale, 9 milliards d’euros en 10 ans seront répartis entre les établissements de santé pour de nouveaux projets d’investissement, et 6,5 milliards d’euros pour la restauration des capacités financières dans les établissements assurant le service public hospitalier.
L’enveloppe pour La Réunion s’élève à 252 millions d’euros. Elle est destinée aux investissements immobiliers, parmi lesquels les investissements du quotidien pour 20 millions d’euros entre 2021 et 2029. Cette somme permettra l’amélioration des services avec des travaux ou achats d’équipements de nature à améliorer la qualité du service et des conditions de travail des professionnels.
Rénovation et extension des capacités hospitalières
110 millions d’euros entre 2021 et 2029 doivent aller à la rénovation et l’extension des capacités hospitalières. Des travaux de construction et de réhabilitation pourront être réalisés dans les établissements publics de santé et dans une moindre mesure les établissements privés.
Il s’agira, en priorité, de combler des manques criants ou des inadaptations profondes entre l’offre et la demande. Sept projets présentés sont considérés comme éligibles pour des montants d’aides à l’investissement.
Consolider la capacité d’investissement des établissements
Enfin, 122 millions d’euros iront à la reconstitution des capacités financières d’investissement des établissements et professionnels de santé. Les crédits seront répartis entre le CHU, le CHOR et le GHER pour les aider à retrouver des marges de manœuvre financière.
Le CHU recevra 69 millions d’euros, le CHOR bénéficier de 14,3 millions d’euros et le GHER se doté de 14 millions d’euros.
Des moyens attendus par les syndicats hospitaliers
Depuis l’année dernière, les syndicats réclamaient une partie de ces moyens suite à la grande réflexion nationale sur le système de santé français, dont il avait bien besoin selon Expédit Lock-Fat, le secrétaire général de la CFDT Santé Réunion.
" Il faut que les montants soient à la hauteur des enjeux des Outre-mer. Il ne faut pas oublier qu’il y a un plan spécifique Outre-mer pour la santé mentale. A partir du moment où l’argent est là, on demande à l’ARS de déployer cet argent au bénéfice des établissements mais aussi des malades et des personnels. "
Le syndicaliste demande des embauches de personnels, plutôt qu’une " utilisation massive de contractuels sous-payés " et ne veut plus entendre parler de fermeture de lits et de suppression de postes. " Ça c’était l’ancien temps, c’était avant le Covid, maintenant il faut qu’on passe à l’après Covid, on espère des actes concrets ", ajoute Expédit Lock-Fat.
300 millions par an, plutôt que 252 millions pour 9 ans
Pour Jean-Yves Hoarau, le secrétaire général CFTC Santé Réunion, l’enveloppe allouée à La Réunion, de 252 millions d’euros pour 9 ans, reste insuffisante.
" C’est déjà une première étape par rapport à une situation de rattrapage et de rééquilibrage budgétaire, mais on ne peut pas rester avec 252 millions d’euros. Il nous faudrait à peu près 300 millions d’euros par an. "
Une enveloppe pour les personnes âgées
Dernier point, l’hébergement des personnes âgées dépendantes sera développé. L’ARS de La Réunion va ainsi pourvoir contribuer au financement des opérations de rénovation profonde de certains EHPAD. Un minimum de places supplémentaires indispensables d’hébergement médicalisé devrait aussi être créé. Au moins, 2 EHPAD répartis entre les régions Est et Sud devraient ainsi sortir de terre.
4,7 millions d’euros seront enfin alloués au soutien du grand âge pour permettre notamment le maintien ou le retour à domicile dans de bonnes conditions, en dépit de la perte d’autonomie.