274 millions d’euros d’aide vont être alloués aux établissements publics et privés de santé et aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de La Réunion. Après l’annonce du Premier ministre, Jean Castex, dans le Journal de l’Ile de La Réunion ce jeudi 10 mars au matin, l’Agence Régionale de Santé de La Réunion détaille son plan d’investissement.
Le Ségur de la santé pour transformer le système de santé
Lancé en juillet alors que le système de santé déjà en difficulté faisait face à une crise épidémique sans précédent, le Ségur de la Santé a pour objectif de " réinvestir dans le système de santé ". Au terme de 50 jours de concertation avec les professionnels de santé, des axes de modernisation ont été identifiés pour transformer en profondeur le système de santé. C’est en tout cas l’engagement pris par le gouvernement.
Une revalorisation des soignants a d’abord été mise en œuvre à l’automne 2020, suivie désormais d’un investissement de 19 milliards d’euros, dont 6 milliards issus du Plan de Relance. L’ARS de La Réunion s’est donc vu dotée de 274 millions d’euros pour mettre en œuvre sa stratégie régionale d’investissement.
122 millions d’euros iront à la " reconstitution des capacités d’investissement des hôpitaux publics ", 110 millions d’euros doivent permettre de soutenir de nouveaux projets hospitaliers et enfin 22,2 millions d’euros seront alloués aux EHPAD.
Des moyens pour le CHU Nord et le CHOR, et pour la santé mentale
Ces aides, allouées dans la cadre du Ségur de la Santé, s’inscrivent selon l’ARS dans une nécessité de rénovation, de transformation ou de création de services ou équipements clairement identifiés pour chacune des micros régions de l’île. La périnatalité et la santé des femmes, les soins de proximité dans l’Est, le Sud et Cilaos, les activités diagnostiques et de recours, notamment en cancérologie, et la santé mentale seront particulièrement couverts.
Les crédits mobilisés par le Ségur de la Santé doivent ainsi permettre la reconstruction du pôle femme mère du CHU au Nord, avec la construction d’un bâtiment de 23 700 m² sur 8 étages accueillant 211 lits, et jusqu’à 227 lits en période de crise épidémique, pour un montant de 88 millions d’euros. Le CHOR verra sa capacité en médecine augmentée de 60 lits, pour un montant de 6 millions d’euros, pour répondre à la demande croissante de la population de l’Ouest. De nouveaux services de santé mentale verront le jour dans l’Est avec la création d'un pôle psychiatrique à Bras-Panon.
Des moyens pour l’accompagnement des personnes âgées
Selon l’ARS, des projets de rénovation et de reconstruction des établissements pour personnes âgées vont pouvoir être réalisés avec le Ségur de la Santé. Ce dernier doit aussi permettre l’adaptation des prestations et services à la perte d’autonomie, de soutien au maintien à domicile " le plus longtemps et le mieux possible ", avec des formules plus souples d’accueil et d’accompagnement dessinant " l’EHPAD de demain ".
Un à deux EHPAD d’une centaine de place chacun vont sortir de terre dans l’Est et le Sud. Le département " soutiendra ces réalisations ", indique l’Agence Régionale de Santé. Des discussions sont en cours avec la Région pour mobiliser les crédits FEDER.
Révision du coefficient géographique et NRL, les autres annonces du Premier ministre
Jean Castex annonce que le coefficient géographique sera revu. Un nouveau taux devrait être calculé pour 2023. La révision de ce coefficient a notamment été demandée par les élus réunionnais lors de la visioconférence avec Emmanuel Macron le 27 janvier dernier. Le coefficient sert à compenser les surcoûts supportés par les établissements de santé des régions d’outre-mer. Il n’a pas été réévalué depuis près de 10 ans.
Dans son interview accordée au JIR, le Premier ministre s’est aussi exprimé sur le Nouvelle Route du Littoral, confirmant l’engagement de l’Etat à hauteur de 420 millions d’euros pour finir le chantier en viaduc.