Martine Ladoucette, la directrice de l'Agence régionale de santé Réunion, a été la première à prendre la parole à la sortie de la préfecture de Saint-Denis, à l'issue de la réunion tenue par le président de la République Emmanuel Macron, en visioconférence, avec les élus réunionnais et leurs homologues ultramarins.
La responsable de l'ARS a annoncé l'arrivée demain, vendredi 28 janvier, d'une mission de reconnaissance des services de santé des Armées afin d'évaluer la situation des hôpitaux à La Réunion.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Déception des élus réunionnais
Pour rappel, notre département enregistre le plus fort taux d'incidence de France et la pression hospitalière est telle qu'au plus haut sommet de la hiérarchie du CHU de La Réunion, on a fait part de la crainte de devoir trier les patients au niveau des services de réanimation qui arrivent au bord de la saturation.
Ce n'est donc qu'à l'issue de cette mission que l'Etat se prononcera sur un éventuel renforcement des moyens humains et matériels pour les hôpitaux réunionnais.
Déception des élus réunionnais qui ont participé à la réunion, en présence également des ministres de la Santé et de l'Outre-mer Olivier Véran et Sébastien Lecornu.
Quid du coefficient géographique ?
"On n'a pas beaucoup avancé", a déploré à la sortie Huguette Bello. La présidente de la Région Réunion précise que les élus réunionnais réclamaient dix lits médicaux supplémentaires et quatre médecins. "Là-dessus, on n'a pas de réponses ! (...) On avance à petits pas. J'en ressors déçue".
Les discussions ont notamment porté sur le fameux "coefficient géographique" qui a pour vocation de compenser les surcoûts supportés par les établissements de santé des régions d’outre-mer. Les élus réunionnais ont rappelé que celui-ci n'avait pas été réévalué à La Réunion depuis plus de dix ans.
"C'est un sujet sur lequel le gouvernement s'est engagé à ouvrir le chantier dès février-mars pour pouvoir l'inscrire au projet plan de finance de la santé", a pour sa part indiqué Serge Hoareau, le président de l'Association des maires de La Réunion. Un optimisme pas vraiment partagé par Huguette Bello...
"Une exigence républicaine"
La sénatrice Nassimah Dindar a, elle aussi, fait part de sa déception après cet échange avec le président Macron et ses deux ministres. "L'hôpital à La Réunion a besoin d'une véritable aide et d'une augmentation de son coefficient géographique, a-t-elle martelé.
"Moi, je crois que la fonction publique hospitalière peut encore avoir lapossibilité d'embaucher à La réunion parce que l'égalité devant la santé est une exigence républicaine".
Dans un communiqué, Cyrille Melchior, le président du Département qui a également participé à cette réunion, demande "un renforcement significatif et structurel de nos capacités hospitalières, afin d’éviter tout nouveau confinement". L'élu a notamment rappelé que contrairement à l'Hexagone, "notre situation insulaire limite nos possibilités de mutualisation de nos moyens de santé avec des territoires voisins".