Serge Hoareau, président de l’Association des maires : "Ayez un comportement citoyen pour éviter le pire"

Serge Hoareau, maire de Petite-Ile et président de l'association des maires de La Réunion.
Le préfet Jacques Billant a annoncé l’interdiction des pique-niques et prévient aussi qu’il pourrait recourir à un couvre-feu territorialisé ou à la fermeture des bars et restaurants à 21h si les comportements ne changeaient pas. "Il faut éviter le pire", réagit Serge Hoareau.
L’augmentation continue du nombre de cas de Covid-19 dans l’île a finalement amené le préfet de La Réunion Jacques Billant à lancer un dernier avertissement, non sans l’annonce de nouvelles mesures restrictives : recours possible au couvre-feu territorialisé si les seuils d’alerte sont franchis, port du masque obligatoire partout sur la voie publique, interdiction de faire des pique-niques…

Des mesures qui font réagir nos politiques. Interrogé en direct par Christelle Floricourt ce soir sur Réunion La 1ère, Serge Hoareau, le maire de Petite-Île qui est également le président de l'Association des Maires de La Réunion (AMDR), a insisté sur le fait que le préfet a pris une décision "pour éviter le pire".
 

"Ce soir, ce n’est plus une invitation ! C’est une demande ! Respectez les gestes barrières ! Ayez un comportement citoyen pour éviter le pire !"

Serge Hoareau, président de l'Association des maires de La Réunion



Le préfet n’a finalement pas eu recours à un couvre-feu généralisé ou à un reconfinement, mais le représentant des maires de l’île appelle la population à suivre les mesures du préfet pour que la situation ne se dégrade pas encore.

"Si nous voulons continuer à vivre avec cette liberté que nous avons la chance encore de préserver à la Réunion, si nous voulons que nos petits commerces et que nos écoles continuent à fonctionner, nous devons tous faire cet effort pour essayer de freiner l’épidémie", a encore déclaré Serge Hoareau.

Regardez son interview sur Réunion La 1ère : 
 
direct zoom serge Hoareau
 

"Nous sommes sur une île"...

Les maires vont accompagner le préfet dans la mise en œuvre dans sa décision, a assuré l’élu qui interpelle à nouveau la population réunionnaise. "La tension sur le secteur hospitalier devient inquiétante. Nous n’avons pas cette possibilité qu’ont les autres départements en métropole : nous n’irons pas à Maurice, à Mayotte, à Madagascar ou encore aux Comores. Nous sommes sur une île et cette inquiétude est d’autant plus prégnante lorsque nous sommes sur un territoire comme sur la Réunion".

Invitée sur le plateau du journal télévisé de 19 heures, Ericka Bareigts, la maire socialiste de Saint-Denis, a, elle, aussi relayé le message du préfet. "Il faut continuer ces efforts-là pour avoir une vie sociale, pour protéger nos malades, nos enfants, nos ainés. L’effort de sortir masqués, ce n’est rien par rapport à l’enjeu du confinement qui serait d’une grande souffrance pour nous tous", a-t-elle réagi.

Retrouvez ci-dessous son interview sur Réunion La 1ère :
 
itw Bareigts plateau


La maire de Saint-Denis a néanmoins indiqué que la municipalité était en tout cas préparée, si des mesures plus strictes étaient décidées. "Nous sommes prêts à un confinement, ou à un couvre-feu. Les services sont organisés, mais en même temps on a fait un travail énorme du 13 août jusqu’à maintenant avec l’ARS puisque nous avons dépisté massivement près de 6000 personnes. Nous avons été en contact avec les populations". Et le taux d'incidence a ainsi baissé de façon drastique, assure l'élue.

Ericka Bareigts a enfin assuré comme Serge Hoareau que tout sera fait pour veiller au respect des mesures annoncées par le préfet.
 

Le député Naillet pour un contrôle plus strict des voyageurs

Le député Philippe Naillet espérait, lui, d’autres mesures restrictives. Quelques heures avant la déclaration du préfet, le député dionysien faisait part de son souhait de revoir les procédures mises en place au niveau des arrivées dans l’île.

"L’annonce ce matin par la presse régionale de dix cas positifs à la Covid-19 parmi les militaires de l'escadron de gendarmerie mobile de Mont-de-Marsan engagés en renfort à La Réunion est la démonstration qu’il faut rendre obligatoires d’une part, le confinement pour les passagers arrivant à La Réunion, et d’autre part le test à J+4. Il en va de la protection de notre territoire et des Réunionnais", estime ainsi Philippe Naillet.

Un point que le préfet Jacques Billant n’a nullement évoqué dans son allocution. Rappelons que selon les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires, on n’enregistre plus que 11 % de cas importés.