Seychelles : le graffeur niçois jugé pour féminicide le 3 février crie son innocence

Le 3 février 2022, Thomas Debatisse, sera jugé par Cour suprême des Seychelles pour le meurtre de sa compagne. Il est suspecté de l'avoir étranglé le 24 avril 2021 et d'avoir maquillé son crime en suicide. Depuis sa cellule, l'accusé clame son innocence ! C'est possible selon le parquet de Nice.

En début de soirée, le 27 avril 2021, Thomas Debatisse connu dans le monde du Graffe sous la signature d'Otom, donne l'alerte. Son épouse s'est pendue dans la salle de bain de leur chambre d'hôtel du Club-Med, sur l'île de Sainte-Anne aux Seychelles. Il l'a décroché et tente de la ranimer quand les premiers secours arrivent sur place.

Huit jours plus tard, un juge seychellois inculpe le Français pour féminicide et ordonne son placement en détention provisoire. L'artiste de rue clame son innocence. Il est dévasté. Il ne comprend pas comment, ni pourquoi il est suspecté d'avoir commis une telle atrocité. L'ambassade de France est saisie du dossier et transmet l'affaire au parquet de Nice, comme l'explique le quotidien 20minutes. Une démarche judiciaire classique, quand il est question d'un ressortissant français poursuivi pour un délit ou un crime, dans un pays étranger. 

Les investigations françaises confirment la version de l'accusé

 

Le parquet de Nice est donc en contact avec la justice seychelloise dès le lendemain de l'incarcération du Niçois. Les inspecteurs de police de l'archipel sont accueillis dans le Var et les enquêteurs ont obtenu toutes les pièces demandées pour faciliter leurs investigations. 

À contrario, la demande pour permettre à des inspecteurs de la PJ de Nice de se rendre sur place avec un procureur est restée sans réponse. L'ambassade de France a bien transmis la requête, mais elle est sans effet. Ce silence est d'autant plus dommage que les investigations du parquet de Nice tendraient à confirmer l'innocence de Thomas Debatisse. L'expertise des médecins légistes confirme que la victime n'a pas subi de violence : "La Varoise, de 32 ans, serait décédée des suites d'une pendaison complète ou incomplète et non d'une strangulation", écrivent les deux experts, et professeurs, en médecine légale qui ont signé ce rapport le 14 décembre 2021.

Une cagnotte pour financer la défense

 

L'avocat de Thomas Débatisse se dit confiant. Me Richard Sedillot, attend la comparution de son client devant la Cour suprême des Seychelles. À partir du 3 février 2022, il va pouvoir exposer les nombreux éléments à décharge dont bénéficie l'accusé. La contre-expertise des médecins légistes, les nombreux témoignages des amis de la victime, qui confirment une tendance dépressive très prononcée. L'avocat est en possession de récits sur la vie de ce couple. 

Enfin, les vidéos de surveillance de l'hôtel parlent d'elles-mêmes. Il conclut devant les journalistes : "Le dossier nous offre les preuves de son innocence absolue".

L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Comme un symbole, avec un graffeur seychellois, il vient de réaliser un portait de Nelson Mandela sur le mur de la prison des Seychelles. Il initie les détenus de l'archipel à son art. À Nice, ses amis ont organisé une expo-vente de graffs et une collecte de dons intitulée : "Save Otom". Elle a débuté, ce vendredi 21 janvier 2022 au 109, Hall-Sud. Les œuvres sont visibles jusqu'à dimanche. Elles sont en vente pour constituer une cagnotte afin d'aider la famille de l'accusé à payer les frais de justice, écrit Nice-Matin.