L’économie bleue aux Seychelles est primordiale. Le tourisme, mais aussi la pêche en dépendent. Ces deux volets semblent antinomiques, mais l’exécutif tente de les faire coexister.
Contrairement à de nombreux pays, l’archipel joue la carte de la transparence concernant ses exportations d’ailerons de requins. En 2022, la seule société localement accréditée à vendre ce produit, sensible, a commercialisé 4 819,5 kg d’ailerons en Asie.
Ils provenaient de la pêche semi-industrielle et, selon les responsables du contrôle des captures, sont toutes des prises accessoires capturées accidentellement.
Les requins vivants sont relâchés
La législation seychelloise des pêches est très précise concernant ce sujet, explique le directeur adjoint pour le suivi, le contrôle et la surveillance de la Seychelles Fishing Authority (SFA), Ronny Malvina : "Ils doivent enregistrer chaque requin qu'ils ont attrapé et que nous supposons être une prise accessoire. Si le requin est encore vivant, il devra être relâché dans la mer et s'il est mort, il devra être coupé en morceaux. Les bateaux de plus de 24 mètres ne sont pas autorisés à pêcher les ailerons de requin, mais pour ceux qui mesurent moins de 24 mètres, la SFA ne les empêche pas de pêcher les ailerons, mais les requins doivent d'abord être coupés en morceaux", écrit Seychelles News Agency.
En clair, la pêche spécifique des requins est désormais interdite. Reste à sensibiliser les citoyens sur le rôle essentiel de ces poissons dans l’écosystème.
Un commerce légal en Europe
En 2022, Géo s’est penché sur la problématique des ailerons requins. Le célèbre magazine révélait que les pays de l’Union exportaient vers l’Asie, des milliers de tonnes. Toutes les espèces sont concernées. Menacées d’extinction, ou pas, les ailerons sont découpés. Officiellement, seules les captures accidentelles, déjà mortes en arrivant sur le pont sont concernées.
Dans l’océan Indien, si la palangre limite les captures, il n’en est pas de même avec la senne. Ces filets immenses remontent sans distinction thon, bonites, requins, dauphins et tortues entre autres.
Enfin, Géo souligne que le cartilage des squales rapporte. Il ne sert pas seulement dans les cuisines asiatiques : "Ils sont utilisés en soupe dans la cuisine traditionnelle, ou comme remèdes contre les problèmes de virilité et le cancer, alors que leur efficacité n'a jamais été démontrée. Mais l'Europe utilise également le cartilage, qui sert de base à de nombreux produits censés lutter contre l'arthrose. Là encore sans preuve d'efficacité."