Société: le projet de loi sur la fin de vie au coeur de Sobatkoz sur Réunion La 1ère

La ministre déléguée aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, a notamment annoncé le week-end dernier que le pronostic vital serait engagé à moyen terme
La rédaction de Réunion La 1ère ouvre le débat sur la fin de vie. Faut-il faire évoluer la loi? Ce jeudi 25 mai à 20h émission exceptionnelle avec 6 invités sur un sujet sensible qui a mobilisé pendant plusieurs mois 184 français tirés au sort. Ils ont remis leur rapport le 3 avril dernier à Emmanuel Macron.

Le débat en direct : 

“La fin de  vie”... C’est un sujet qui nous concerne tous : pour nos proches, et pour nous un jour. Faut-il faire évoluer la loi? Faut-il autoriser le suicide assisté et l’euthanasie? Dans son rapport remis le 3 avril au président de la République Emmanuel Macron, la Convention citoyenne sur la fin de vie se prononce majoritairement pour une adaptation de la loi. Le chef de l'État, lui, a demandé au gouvernement de préparer un projet de loi pour la fin de l’été hexagonal. “Fin de vie : faut-il faire évoluer la loi?” : Sobatkoz ouvre le débat, jeudi 25 mai à 20h sur Réunion la 1ère, avec Gaël le Dantec et Jean Marc Collienne. Ils reçoivent 6 invités pour ce débat: 

  • Gilbert Aubry, Évêque de la Réunion 
  • Dr Olivier Collard, Unité de soins palliatifs Clinique de Sainte-Clotilde
  • Mona Kanaan, Directrice “Pour être bien chez soi” 
  • Jocelyne Lauret, déléguée régionale ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité)
  • Daniel Cadet, président UFAL (Union des Familles Laïques de la Réunion) 
  • Dr Christine Kowalczyk, présidente de l’Union régionale des Médecins Libéraux  

A quoi pourrait ressembler cette nouvelle loi sur la fin de vie ? Le gouvernement a dévoilé les contours du futur texte, promis par l'exécutif, ouvrant la voie à une aide active à mourir (AAM)

La future loi devra assurer "une traçabilité de a à z", selon firmin le bodo

Le projet de loi devra assurer "une traçabilité de A à Z" pour un contrôle a priori et a posteriori, a annoncé le week-end dernier la ministre déléguée, Agnès Firmin le Bodo, qui veut aussi changer la donne en matière de soins palliatifs. 

"Nous devons assurer une traçabilité de A à Z (...) Pour des raisons médico-légales bien sûr. Mais aussi pour établir combien de personnes ont eu accès à ce nouveau droit chaque année et dans quelles conditions", précise la ministre dans un entretien au Journal du Dimanche.  

Le projet de loi "comprendra trois blocs : aide active à mourir, soins palliatifs et droits des patients", décrit la ministre chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé qui ne tranche pas sur ce que serait le modèle français entre aide active à mourir et euthanasie. 

La convention citoyenne sur la fin de vie a adopté, dimanche 2 avril, à Paris, les conclusions de ses travaux initiés en décembre à la demande d'Emmanuel Macron.


"Il reste à définir. Ce qui importe, c'est que la possibilité encadrée de bénéficier d'une aide active à mourir devienne effective, comme le réclament 75% de nos concitoyens", expose Mme Firmin Le Bodo qui s'impose donc comme la pilote de la réforme à la place du ministre de la Santé François Braun.

Après avoir réuni pendant plusieurs mois des Français tirés au sort, la Convention citoyenne qui s'est majoritairement prononcée pour ouvrir une "aide active à mourir", mais à d'importantes conditions, le président Emmanuel Macron a annoncé vouloir une nouvelle loi sur la fin de vie "d'ici la fin de l'été".
Celle-ci sera" coconstruit(e) avec les parlementaires", promet le gouvernement.

Le pronostic vital du patient doit être engagé à "moyen terme"

Dans son entretien au JDD, Agnès Firmin Le Bodo rappelle les "lignes rouges" fixées par M. Macron: "Les mineurs en seront exclus ; le pronostic vital du patient devra être engagé à moyen terme ; sa volonté recueillie à plusieurs reprises ; son discernement intact". La notion de moyen terme est "au coeur du travail en cours", ajoute-t-elle. 

Mme Firmin Le Bodo exclut que les patients souffrant de maladies psychiques puissent y avoir accès."Plutôt que de figer une liste de maladies ouvrant l'accès à l'aide active à mourir, il faudrait plutôt qualifier l'impact des pathologies concernées", avance la ministre. Celle-ci voit cependant deux "garde-fous": "Les médecins et soignants qui ne souhaitent pas participer à l'aide active à mourir devront pouvoir faire jouer une clause de conscience dès la première étape du processus, quand ils doivent se prononcer sur un pronostic vital engagé à moyen terme. Ensuite, il faudra s'assurer que le patient se soit bien vu proposer une prise en charge palliative", explique la ministre.

Soins palliatifs: un plan décennal pour 2024

Enfin, sur le volet des soins palliatifs sur lesquels la Convention citoyenne a particulièrement insisté, le gouvernement prévoit "un plan décennal" qui entrera en vigueur en 2024. Agnès Firmin Le Bodo détaille une kyrielle d'objectifs parmi lesquels la création d'unité de soins palliatifs dans les 20 départements qui n'en sont pas dotés "d'ici fin 2024", la création d'une "filière médicale" dédiée et dès 2024, d'une unité de soins palliatifs pédiatrique au niveau national.