Sondage : La Réunion soutient à 76% le mouvement des Gilets Jaunes

Il y a un mois jour pour jour des collectifs de citoyens dressaient des barrages routiers un peu partout dans l'île paralysant une économie déjà fragile. Un mois après, que reste-t-il de ce mouvement ? Sondage exclusif IPSOS pour Réunion La 1ère.
Il y a un mois jour pour jour pour jour, La Réunion à l'instar de l'hexagone se lançait dans un mouvement social inédit. A l'origine, les manifestations péi portaient sur la hausse des taxes sur le carburant à partir du 1er janvier 2019, mais très rapidement, au fil des barrages filtrants, de nouvelles revendications sont apparues. Elles portent sur la vie chère, une nouvelle politique de transport collectif mais aussi et plus inattendu sur le comportement et le train de vie d'une partie de de la classe politique. C'est en tout cas ce qui ressort d'une consultation en ligne effectuée par un collectif de Gilets Jaunes.

Un mois après, les Réunionnais soutiennent-ils toujours ce mouvement des Gilets Jaunes? A la demande de Réunion La 1ère, IPSOS Océan Indien a réalisé entre le 6 et le 11 décembre dernier une enquête On-line auprès de 300 Réunionnais âgés de 16 ans et plus. Première indication: les personnes interrogées soutiennent le mouvement sur le fond mais pas sur la forme. 

3 questions à Manuela Le Jan, IPSOS-Océan Indien

 

- Comment avez-vous réalisé ce sondage? 

Manuela Le Jan, directrice de clientèle IPSOS-Océan Indien: C'est un échantillon représentatif de la population Réunionnaise. On travaille avec un panel de Réunionnais qui accepte de répondre à nos questions derrière leur écran. Ce n'est pas une enquête téléphonique. C'est une enquête On-Line. On s'est attaché également aux zones de résidence et on pouvait penser qu'elles influenceraient les résultats mais en réalité pas tant que ça. Les habitants de la Région Est approuvent les barrages routiers et à l'inverse les résidents de l'ouest y sont opposés. 

- Soutien sur le fond mais pas sur la forme: 58% des Réunionnais n'approuvent pas les barrages routiers. Pourquoi?

C'est surtout une enquête quantitative. Au début il y a eu une certaine bienveillance mais au fil des jours, les sentiments ont changé. On peut supposer que ceux qui n'approuvent pas ce sont ceux qui sont restés bloqués longtemps sur les routes avec des déplacements professionnels très limités ces dernières semaines. 

- Dans cette enquête, on se rend compte aussi que le prix de l'alimentaire est la priorité des personnes interrogées? 

Ce qui pèse sur le budget des foyers c'est bien évidement l'alimentaire. Le pot de yaourt par exemple a toujours pâti de cette image de produit trop cher. Depuis 2009 et la crise sur le pouvoir d'achat outre-mer on observe des restrictions sur le budget, des gens qui très clairement nous disent qu'ils sont obligés d'acheter les premiers prix ou les marques de distributeur. L'alimentaire c'est une nécessité mais ça reste quand même un plaisir chez les Réunionnais.