Les candidats réunionnais devant passer les épreuves orales du CAPES dans l'Hexagone ont découvert, ce vendredi 28 mai, que les dates du concours étaient décalées. Ce qui n'est pas sans conséquences pour eux, entre les frais d'hébergement et de déplacement, sans compter la septaine à respecter.
Plusieurs étudiants réunionnais préparent actuellement les épreuves orales du CAPES et du CAPL. Alors que tous les ultramarins devaient passer l'examen à la même date, certains ont appris ce vendredi 28 mai, à quelques jours de leur départ, que leurs examens étaient repoussés.
Ils déplorent ces changements de dates de dernières minutes, tout comme le fait que les modalités du concours ne sont pas du tout adaptées à leur situation. Pour ces étudiants ultramarins, et notamment les Réunionnais, il y a urgence.
Les dates des oraux changées à la dernière minute
Marie a eu reçu sa convocation du CAPES, le Certificat d’aptitude au professorat du second degré, le 20 mai, au soir. C'est ainsi qu'elle a appris que les dates de ses oraux, initialement prévues les 9, 10 et 11 juin, ont été reportées aux 25, 26 et 27 juin.
Egalement admissible au CAPLP, le Certificat d’aptitude au professorat de lycée professionnel, elle n'a pas d'autres choix que de se réorganiser et c'est loin d'être simple, comme elle l'explique, elle-même : "Je suis supposée enchaîner cinq jours de concours -les 23-24 pour le CAPLP et les 25-26-27 pour le CAPES-, dans deux villes différentes, sans même avoir ne serait-ce que 24 heures pour effectuer le trajet", dénonce-t-elle.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Un mois de frais déjà avancé...
"Nous n'avons pas non plus nos horaires de passage, ce qui veut dire que l'on peut très bien finir à 19h le 24, poursuit-elle. Il est donc impossible de s’organiser à l'avance, quand on sait qu'il faut environ 5 heures pour faire le trajet entre Besançon et Orléans..."
Le comble est que la plupart des candidats avait déjà prévu de rester un mois sur place, et bien sûr tout réservé et payé, entre l'hébergement, le billet d'avion, et les divers autres déplacements. Un investissement conséquent pour des étudiants. Ils se retrouvent ainsi à devoir réfléchir à une nouvelle organisation et à engager des frais supplémentaires.
Un "manque cruel d’organisation"
"Je comprends bien que le but était très probablement de rapprocher les dates des deux concours pour réduire notre temps sur place et donc nos dépenses. Mais à ce stade, c’est clairement un manque cruel d’organisation !", lance encore l'aspirante professeure.
"Cette nouvelle configuration me forcerait donc à devoir choisir entre mes deux admissibilités, ce qui est totalement injuste par rapport aux candidats métropolitains. Je trouve ça totalement inadmissible qu’à si peu de jours du concours, on se retrouve face à autant de changements, avec de ce fait, autant de stress inutile", s'insurge encore Marie.
Et pourquoi pas des oraux en visio ?
Selon la candidate réunionnaise, la solution la plus simple aurait été de faire ces oraux à distance en visioconférence. Comme cela a été fait pour le CAPES interne d’anglais, ou comme cela va se faire pour les candidats guyanais ou résidant à l’étranger. Cette option aurait été écartée par "souci d’équité". Même si l'on a dû mal à voir où se trouve l'équité dans les situations présentes...
Le 21 mai dernier, Nadia Ramassamy, députée de La Réunion, a adressé une lettre à ce sujet au Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer :
L’adaptation des modalités de passage des épreuves orales permettrait pourtant aux candidats et étudiants ultramarins de passer leurs examens dans de bonnes conditions à moindres frais, de réduire la propagation du virus, et de simplifier l’organisation de l’épreuve. Je vous demande donc, Monsieur le ministre, de bien vouloir considérer la possibilité d’organiser les épreuves orales des candidats ultramarins au CAPES, au CAPLP et aux autres concours de l’Éducation nationale en visioconférence, comme vous aviez accepté de le faire dans les matières littéraires pour le CAPES interne en avril.
Lettre de Nadia Ramassamy à Jean-Michel Blanquer