Pour tenter de réduire les délais d’attente avant d’obtenir un rendez-vous médical, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé une série de mesures, le samedi 6 avril dernier. Le but est de désengorger les cabinets des médecins généralistes.
À La Réunion, les annonces ne sont pas très bien accueillies par la confédération syndicale des médecins. Gabriel Attal a fait savoir que le nombre de places en deuxième année de médecine sera progressivement augmenté. Il sera porté à 12 000 en 2025, puis à 16 000 en 2027, contre 10 000 en 2023.
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Une hausse des délais d'attente chez les spécialistes
L'accès direct aux médecins spécialistes n'est pas bien reçu par la confédération syndicale des médecins de France à La Réunion. Pour Christine Kowalczyk, présidente de la confédération, "on va aggraver les délais d'attente chez les spécialistes".
De toute façon, chez les spécialistes, on va y aller de plus en plus souvent. Donc, les patients vont y aller directement. Ça va faire qu'aggraver les listes d’attente chez les spécialistes parce que dès fois, particulièrement ici (chez le médecin généraliste NDLR), on a la possibilité de régler le problème. On va faire reporter les délais d’attente de l’un à l’autre. On va aggraver les délais d’attente chez les spécialistes. Ce sera plus long pour avoir un rendez-vous.
Christine Kowalczyk, présidente de la confédération syndicale des médecins
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Des antibiotiques sans ordonnance
Gabriel Attal a annoncé que des antibiotiques seraient prescrits par des pharmaciens sans ordonnance. Sans délai d'application du décret, les pharmaciens ne savent pas encore les modalités de ces mesures.
"Le patient pourra venir directement à la pharmacie pour avoir une prise en charge plus rapide. Le temps d'attente sera moindre pour eux", souligne Catherine Apostoloff, pharmacienne.
Pour nous, à l'officine, ça va permettre la délivrance d'antibiotiques dans le cas où les patients ont des angines. Pour les infections urinaires et cystites, on pourra prescrire des antibiotiques sous certaines conditions.
Catherine Apostoloff, pharmacienne
"Je ne pense pas que les pharmaciens puissent faire une consultation. C'est compliqué. Ce qu’il faut, c’est développer le rapport entre les pharmaciens et les médecins", riposte, quant à elle, Christine Kowalczyk, présidente de la confédération syndicale des médecins.
Les précisions quant à l'application du décret ainsi que ses dispositions seront certainement données aux alentours du mois de juin. En attendant, le corps médical se prépare tant bien que mal à l'application de ces nouvelles mesures.