Il y a environ deux ans, les membres de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) à La Réunion sortaient le mètre pour aller prendre les mesures de plusieurs ralentisseurs dans la commune de Saint-Pierre. Le constat était alors sans appel : un grand nombre d'entre eux n'étaient pas aux normes.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Ici trop haut de cinq centimètres, là-bas installé en plein virage,... L'association voulait ainsi démontrer qu'à cause de ces problèmes de conformité, un ralentisseur pouvait constituer un vrai danger pour les deux-roues motorisés.
Des normes précises à respecter
"Ca peut être dangereux quand ils sont trop hauts. On peut être victime d'une chute, d'une perte de contrôle", confirme Joël Josserand, le président de la FFMC.
Mais pour les collectivités, l'installation d'un ralentisseur relève souvent du casse-tête, surtout dans un île avec autant de reliefs et de pentes. Pour un ralentisseur, classique, de forme trapézoïdale, il faut un plateau d’une longueur comprise entre 2,50 m et 4 m avec un passage pour piétons et des "angles d'attaque" de 7 à 10 %, pour que la montée en voiture ou à moto ne soit pas brutale.
Quand voirie rime avec géométrie...
"Il ne faut pas être au-delà des 10 centimètres de hauteur et les angles d’attaque sont en général à 1 mètre, explique Gyl Picard, le chef du service voirie Tampon. Celui-là, on a essayé de le faire entre 8 et 9 cm mais avec un angle d’attaque qui serait à 1,20 m plutôt. Ce qui permet plus de souplesse pour les voitures, sachant qu’au Tampon, on a toutes nos rues qui descendent qui sont à des pentes de 7 à 8%. Donc avec cet angle d’attaque, c’est beaucoup plus souple". Mieux vaut ainsi maîtriser son arithmétique et sa géométrie...
Lorsqu'on installe un ralentisseur, il faut également prendre en compte l’écoulement des eaux. "La norme standard c’est le ralentisseur en forme de trapèze, avec des petits angles d’attaque beaucoup plus courts. Ce sont les coussins berlinois. C’est parfait pour l’écoulement des eaux et on les mets en place dans des zones à 30km/h pour faire vraiment ralentir", indique encore Gyl Picard.
Des ralentisseurs illégaux encore présents dans plusieurs communes
Et puis il y a les ralentisseurs berlinois entièrement en caoutchouc. Ils restent la hantise numéro un des motards. Ces ralentisseurs aujourd’hui illégaux sont pourtant encore présents dans plusieurs communes.
Au-delà du risque de chute pour les motards, le risque de casse pour les voitures est également important avec ces ralentisseurs non règlementaires. Amortisseurs, trains roulants, barre stabilisatrice, biellettes de barre,... "Ca touche vraiment le train avant", résume Fred Hoarau, réparateur automobile.
La ville du Tampon poursuit l’amélioration de sa voirie. La conception de plusieurs ralentisseurs sont programmés et les derniers coussins berlinois en caoutchouc devraient très prochainement être remplacé spar un ouvrage en enrobé.