Syndrome du bébé secoué : une campagne de sensibilisation est lancée

C’est une forme de maltraitance qui ferait une victime par jour en France : le syndrome du bébé secoué. Le ministère des Solidarités et de la Santé lance à partir de la semaine prochaine une vaste campagne de sensibilisation pour alerter sur cette réalité.

 

C’est la forme la plus grave de traumatisme crânien de l’enfant, selon Santé Publique France qui précise que les victimes ont majoritairement entre 2 et 4 mois, et que cette violence n’est pas toujours isolée.

75% des bébés qui survivent auront des séquelles graves : retard de développement, crises épileptiques et troubles cognitifs. En France, 1 bébé sur 10, victime de secouement, décède.

De graves séquelles neurologiques, jusqu’à la mort

 

La maternité de la Clinique Jeanne d’Arc permet chaque année à 1 100 mamans de mettre leurs bébés au monde et Imad Alshigri est l’un des pédiatres qui les accompagne. Il explique que les lésions sont liées à la physiologie du nourrisson. 

La tête du bébé est bien plus grosse que son corps, son cerveau n’a pas fini son développement et la musculature de son cou est très fragile. Les lésions peuvent être cérébrales, mais aussi toucher la moelle épinière. Le décès peut être immédiat.

Pour alerte sur la réalité de ce phénomène, une campagne de sensibilisation nationale est lancée par le gouvernement.

Des maternités sensibilisent les nouveaux parents

 

A la maternité de la clinique Jeanne d’Arc au Port, c’est un des sujets qui est abordé systématiquement avec les parents par les sages-femmes et les pédiatres, au même titre que la mort subite du nourrisson.

Dans le livret qui est remis aux familles à la sortie, de nombreux conseils sont aussi prodigués sur le sujet : où demander de l’aide, comment réagir quand on se sent dépassé par la situation ?

Patricia Payet, sage-femme depuis près de 40 ans et cadre de pôle de la maternité de la clinique, précise qu’on en parle aussi dans les carnets de santé de l’enfant. « Les mamans ne savent pas toujours de quoi il s’agit », explique-t-elle.

Une plus large campagne de sensibilisation bienvenue

 

La professionnelle considère qu’il n’y a pas suffisamment d’informations et qu’on devrait en parler un peu plus dans l’apprentissage à la parentalité. Elle se félicite que cette campagne soit lancée.

Mélodie une jeune maman qui a mis une petite Johana au monde lundi, son 1er enfant, parle de situation stressante quand un bébé pleure sans arrêt.

«  Il faut essayer de comprendre ce que bébé nous dit, c’est le seul moyen pour lui de communiquer, on n’a pas tous les outils on essaie de faire au mieux. »

Mélodie, jeune maman

 

Regarder le reportage de Réunion la 1ère :

Comment interpréter les pleurs des nourissons ? Comment réagir quand on vient tout juste d'être parent ? Ces sujets sont évoqués par les équipes médicales à la clinique Jeanne D'Arc au Port. Reportage