Tablettes, smartphones, télé : une proposition de loi pour réguler l’usage des écrans chez les plus petits

Enfant et les écrans
Une surexposition aux écrans peut retarder le développement des plus petits. Une proposition de loi déposée par deux députés LR souhaite limiter leur usage dans certains lieux comme les crèches ou chez les assistantes maternelles.

Deux parlementaires LR, Annie Genevard, députée Doubs, et Antoine Vermorel-Marques, député de la Loire, ont déposé ce lundi 8 avril 2024 une proposition de loi, pour que l’usage des écrans, soit contrôlé en présence des moins de 3 ans.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Tablettes, smartphones, télé : une proposition de loi a été déposée pour réguler l’usage des écrans chez les plus petits

Le projet de loi vise les professionnels de la petite enfance

Le projet de loi vise directement les professionnels de la petite enfance qui s’occupent d'enfants à domicile ou dans les crèches. Une surexposition peut retarder le développement des plus petits.

Ecoutez Gauthier Steyer, éducateur spécialisé sur Réunion La 1ère :

Interview de Gauthier Steyer, éducateur spécialisé

"Tout se joue avant 3 ans"

Apprentissage de la marche, du langage, début de la socialisation, progrès intellectuels, les grandes étapes du développement surviennent chez l'enfant entre 0 et 3 ans. Il assimile, observe, imite, il est important de le stimuler en l’ouvrant sur le monde extérieur et sur les autres.

En 2023, Santé publique France indiquait dans une étude, qu’un enfant de 2 ans passait en moyenne cinquante-six minutes par jour devant un écran. Ce temps passe à une heure et demie à l'âge de trois ans et demi. 

Proscrire les écrans : une recommandation du Haut conseil de la Santé publique 

Deux ans plus tôt, c'est le Haut conseil de la Santé publique (HCSP) qui recommandait de proscrire les écrans avant l’âge de 3 ans si "les conditions d’une interaction parentale ne sont pas réunies". 

Les retards de la petite enfance sont toujours difficiles à rattraper précise Gauthier Steyer, éducateur spécialisé et auteur du syndrome de Gollum. Il raconte dans son livre édité chez l'Eclipse du Temps, comment la petite Chelsea se fait happer par les écrans, avant même d'entrer dans la réalité qui l'entoure. 

"Elle risque bien de rejoindre ceux, errant dans un labyrinthe, sans issue, aussi tourmentés que Gollum dans le Seigneur des anneaux", dit-il.

Un enfant devant un écran se fige, il ne se passe plus rien, il est spectateur. Il ne développe plus rien, au niveau cognitif, comme au niveau physique.

Gauthier Steyer, éducateur spécialisé

Le projet de loi est une très bonne chose

Un projet de loi plutôt bien accueilli par Myriam, également éducatrice et maman d'une jeune fille de 12 ans qui témoigne de la façon dont elle gère les écrans dans le quotidien de son enfant.

Elle a installé le contrôle parental sur le téléphone et jette régulièrement un œil sur les applications de son adolescente qui a droit à une heure par jour en semaine. "On est dans l’échange et dans la communication, je lui fais confiance et ça marche très bien", dit la mère de famille. 

Écoutez Myriam, éducatrice et mère de famille sur Réunion La 1ère : 

Faut-il interdire les écrans aux marmailles ? Interview de Myriam ©Réunion La 1ère

"L’adolescente a eu son téléphone vers 8 ans pour pouvoir être jointe à tout moment", souligne Myriam. Elle reconnaît que c’est très compliqué de dire non à son enfant. Selon elle, le projet de loi est une "excellente chose".

"Ça permet de revenir à l’essentiel à passer un temps avec les enfants, de jouer avec eux", conclut-elle.