Artiste dans l’âme, Julie Nativel, 24 ans a privilégié la terre aux Beaux-Arts. Un choix professionnel qui l’enchante. Avec le soutien de sa famille, elle espère apporter une vision novatrice, celle d’une jeune, à l’agriculture en développant de nouvelles filières dans l'île.
Loïs Mussard •
C’est sur les hauteurs de la commune du Tampon, sur la route menant à Notre-Dame de la Paix, que Julie s’est lancée dans l’agriculture il y a quatre ans. Un parcours original pour la jeune femme arrivée là "par accident", lance-t-elle en rigolant : "mes parents avaient un terrain, mais pas les diplômes nécessaires pour devenir exploitants agricoles, il a fallu que quelqu’un se dévoue pour étudier dans le domaine. Et ça a été moi !". Si le ton désinvolte et l’anecdote font rigoler toute la famille, le choix n’a pas été si simple au départ.
"J’avais envie des Beaux-Arts"
Avec un baccalauréat littéraire en poche et un goût prononcé pour le dessin, la peinture, le chant, Julie Nativel se voyait bien embrasser une carrière d’artiste : "j’avais envie de faire les Beaux-Arts, alors au départ j’ai vécu mes études comme un choix par défaut, un sacrifice…" . Mais très vite, le déclic s’opère.
"Avec une superficie de quatre hectares, j’ai bien compris que la canne à sucre n’allait pas correspondre au meilleur profil de mon exploitation. Et comme les gens sont de plus en plus en demande de produits raisonnés pour leur bien-être, je me suis tournée vers le bissap", raconte-t-elle avec engouement. Convaincue des bienfaits médicinaux de la fleur d’hibiscus, elle a décidé de mettre en œuvre toute une chaîne mettant en valeur la fleur fraîche, mais aussi déshydratée ou encore en sirop et en confiture avec du sucre maison obtenu avec des variétés de cannes "lontan", comme la canne bonbon ou autre.
"Les enfants ne savent plus ce que c’est que de mettre la main dans la terre et je souhaite recréer du lien avec la nature en leur permettant de faire du rempotage, de faire des semis, de planter des graines…"
L’enthousiasme de Julie a déjà fait des émules, car ses parents et sa sœur lui ont déjà emboîté le pas dans la production agricole aujourd’hui devenue familiale. Un engouement qu’elle estime devoir partager auprès d’autres jeunes en les rassurant, "c’est compatible, on peut très bien devenir agriculteur et se donner du temps pour être maman, pour profiter de sa famille et de ses amis, c’est une question d’organisation et d’équilibre".