Il y a cinq ans, Moryne Fontaine, une élève du lycée Roland Garros du Tampon, lance la brigade de l’égalité. Elle a pour vocation de lutter contre les discriminations et toutes les formes de violence dont sont victimes ses camarades.
Je n’arrive pas à parler aux adultes, ça fait une pression, j’ai peur qu’on me juge alors qu’avec nous, entre élève, on peut parler avec une facilité incroyable.
Moryne Fontaine, créatrice de la brigade de l’égalité.
Depuis son lancement, la brigade compte plus d’une centaine d’élèves de l’établissement à l’écoute d’autres jeunes.
Regardez le reportage de Réunion La 1 ère :
Trois jours pour évoquer, discuter, témoigner
Au lycée Roland Garros, la thématique de l’égalité entre filles et garçons est donc prise très au sérieux depuis ces cinq dernières années. Elle est même évoquée lors de trois journées dédiées où les élèves et le corps enseignant se retrouvent autour de conférences, débats ou encore projections de films.
C’est aussi l’occasion pour les jeunes d’affirmer leur point de vue en la matière. Yeshüa est un garçon qui vient au lycée en portant une jupe et qui assume son choix vestimentaire car, l’essentiel pour lui, est d’être bien dans ses baskets.
J’aime pas beaucoup le fait d’appeler un vêtement, un vêtement de fille ou de garçon. C’est juste un vêtement. Je ne m’habille pas en fille, je m’habille comme je veux.
Yeshüa, élève au Lycée Roland Garros du Tampon
Violences, problèmes de santé ou familiaux, les élèves peuvent se confier à ces référents
Les membres de la brigade égalité homme-femme sont des élèves, comme les autres adolescents de l’établissement, ce qui permet de faciliter les échanges quant aux difficultés rencontrés, notamment quand la violence s’invite.
Kassidy est âgée de 18 ans. Il y a deux ans, comme toute jeune fille de son âge, elle tombe amoureuse. Mais très vite, le beau conte de fée se transforme en cauchemar, son prince charmant en bourreau.
J’avais pas le droit de lever la tête, j’avais pas le droit de parler à mes amis (…) c’était vraiment si je faisais quelque chose de mal qu’il me frappait. Quand je regardais son téléphone, il m’étranglait sur le lit jusqu’à ce que je ne puisse plus respirer.
Kassidy, victime de violences physiques et psychologiques.
C’est une claque de trop en public qui poussera les parents de l’adolescente à réagir. Ils porteront plainte. Kassidy, elle, sera aidée dans un foyer. Une démarche qui aidera la jeune fille à ouvrir les yeux et tourner la page.
Aujourd’hui, libérée, Kassidy partage son expérience avec ses camarades en œuvrant au sein de la brigade égalité homme-femme du lycée Roland Garros du Tampon.