Jean Danio Morby et son neveu Steven étaient jugés ce mercredi après-midi pour des faits de tentative d’extorsion de fonds visant un automobiliste auteur d’un accident. Ils ont écopé respectivement de 4 et 2 ans de prison ferme. Le parquet de Saint-Denis en avait requis dix.
Après avoir obtenu un délai pour préparer leur défense, Jean Danio Morby et son neveu Steven étaient jugés ce mercredi 12 mai au palais de justice de Champ Fleuri pour des faits de tentative d’extorsion de fonds, survenus le 31 juillet dernier, à Saint-Pierre, à la suite d’un accident de la circulation.
Jugés dans le cadre comparution immédiate, l'oncle a été condamné à quatre ans de prison ferme, en plus de la révocation d'une précédente peine de 18 mois de prison avec sursis. Steven Morby a, lui, écopé de deux ans de prison ferme et de la révocation d'une précédente peine de six mois de prison avec sursis.
Lors des débats, ils ont tous les deux tenté de minimiser les faits reprochés. "Je ne savais pas que ça s'appelait de l'extorsion", répond Jean Danio Morby. Le jour des faits, le Portois et son neveu ont pourtant bien fait pression sur un entrepreneur à l’origine d'un accident de la circulation.
Le mandat de dépôt requis
Les deux prévenus au casier judiciaire chargé risquent gros. Le parquet a en effet requis une peine de 10 ans de prison ferme avec mandat de dépôt, en plus de la révocation d’une précédente peine de sursis pour les deux mis en cause.
Bien qu’ils n'étaient pas directement concernés par l'accident, les Morby avaient proposé de remplacer le conducteur au volant de sa Porsche Cayenne pour que celui-ci évite les explications avec les gendarmes… Un "service" moyennant la coquette somme de 10 000 euros.
Un "arrangement à l'amiable"
Face au refus du conducteur, les Morby s’étaient ensuite rendus à son domicile pour lui réclamer cette fois-ci 40 000 euros mais aussi sa voiture ! A la barre du tribunal, Jean Danio maintient que son véhicule aurait roulé sur les débris des voitures concernées par l’accident. Mais il reconnait avoir fait pression sur la victime.
Il assure aussi que c’est la victime qui est à l’origine de la proposition financière et de la remise de la Porsche en garantie. Il parle d’un "arrangement à l'amiable". Steven Morby tient le même discours. Il reconnaît "avoir demandé de l'argent" mais c’était, selon lui, pour "les réparations de son véhicule pris dans le carambolage".
Le 14 avril dernier, la première audience s’était déroulée dans une ambiance tendue et avait nécessité une forte mobilisation policière en raison de la réputation de cette famille bien connue au Port.