Trop de pesticides dans les assiettes réunionnaises ?

Selon une récente étude, des taux élevés de pesticides ont été relevés dans certains fruits, œufs et poissons péi. Des substances chimiques, telles que les perturbateurs endocriniens, y ont été retrouvées, un danger pour notre santé.
 
Ananas Victoria, mangues, oranges, citrons et même canne à sucre, certains produits locaux de consommation courante présenteraient des taux particulièrement élevés de produits chimiques. C’est en tout cas ce que révèle une étude publiée par la Direction Générale de la Consommation.
 
 

Des produits péi dans le viseur


Des pesticides ont ainsi été retrouvés, notamment dans la canne à sucre qui contiendrait des traces du glyphosate, très controversé. D’une manière générale, parmi les molécules identifiées certaines sont des perturbateurs endocriniens. Ces derniers sont responsables de dérèglements de notre fonctionnement hormonal.

Les perturbateurs endocriniens peuvent en ainsi causer l’augmentation du diabète, mais aussi avoir des conséquences sur nos cellules neuronales en entraînant l’augmentation de pertes de concentration, de la démence, la maladie d’Alzheimer, ou encore une puberté précoce.

Les œufs et certains poissons ne sont pas épargnés. Une étude commandée par le Dr Christine Kowalczyk à un laboratoire indépendant a révélé que des œufs, mais aussi le thon, l’espadon et le marlin contenaient des perturbateurs endocriniens.
 
 

De graves conséquences sur la santé


Exposée de façon répétée, même à petite dose, une personne encourt des risques. Les jeunes enfants et les femmes enceintes sont les plus fragilisés. Ainsi, si une mère absorbe ces molécules durant sa grossesse, cela pourrait par exemple modifier l’ADN de l’enfant qu’elle porte, selon les scientifiques. L’enfant lui-même le transmettra ensuite à ses propres enfants. Il s’agit là d’un phénomène épigénétique.

Quelle solution alors ? Changer de comportement alimentaire en redoublant de vigilance quant aux produits consommés, c’est-à-dire en écartant le plus possible ceux qui auraient pu être exposés aux pesticides et autres produits chimiques, semble être la méthode à privilégier.


Le reportage de Jean-Claude Toihir et Alexandra Pech.
Reportage ©Réunion la 1ère