Un an de Covid à La Réunion : quel bilan ?

(Photo d'illustration)

Cela fait un an jour pour jour, ce jeudi 11 mars 2021, que le Covid-19 est devenu une réalité sur le sol réunionnais. Le lancement de la compagne de vaccination française semblait sonner comme une délivrance, mais l’épidémie a regagné depuis du terrain avec l’arrivée du variant sud-africain.

Qui aurait pu prédire un tel scénario ? La Réunion, à l’instar du reste de la France - et du reste du monde ! -, subit toujours les effets de cette crise sanitaire inédite. Ce jeudi 11 mars 2021, cela fait un an jour pour jour que notre département a connu son premier cas de Coronavirus : un voyageur de 80 ans rentrant d’une croisière aux Bahamas.

Nous avions à l’époque suivi Laura, l’une des premières patientes à avoir contracté le virus : une jeune mère de famille réunionnaise hospitalisée le 17 mars 2020 ayant accepté de se confier à Réunion La 1ère sur l’évolution de son état de santé et les conditions de sa prise en charge.

Regardez son interview sur Réunion La 1ère à l'heure du bilan :

Direct Laura, malade du Covid

Le retour des motifs impérieux depuis janvier

Le 17 mars 2020, notre département était aussi placé en confinement, comme le reste du pays, pour une durée de deux mois. Le 20 mars 2020, une nouvelle mesure était prise par les autorités : la restriction des voyages avec l’Hexagone aux seuls déplacements dits "essentiels" afin de protéger les Réunionnais de la propagation exponentielle du virus.

Il aura ensuite fallu attendre le 15 décembre dernier pour que le préfet de La Réunion Jacques Billant décide finalement de la levée de ces motifs impérieux pour voyager. Mais la mesure est de nouveau en vigueur depuis le 28 janvier dernier… Car jusqu’à aujourd’hui encore, le coronavirus circule toujours activement.

Le docteur Christine Kowalcyzk, présidente de l'Union régionale des médecins libéraux, insiste sur le fait qu'il faut maintenir les efforts à La Réunion. "La situation est tendue mais elle reste encore relativement stable", souligne le médecin. "Un an après on n'est absolument pas sortis d'affaire. (...) Mais globalement si les gens ne faisaient pas ce qu'il fallait faire, ça exploserait à La Réunion", conclut-elle.

L'interview du Dr Christine Kowalcyzk sur Réunion La 1ère :

itw Dr Christine Kowalcyzk

Durcissement progressif des mesures sanitaires

Un premier cluster, on s’en souvient, avait été identifié le 11 août 2020 au Chaudron, à la suite de l’organisation du mariage d’un jeune couple. On en compte une trentaine actuellement... Le 15 août, le port du masque devenait obligatoire sur la voie publique dans les zones fréquentées. Le 20 août, le nombre de cas autochtones dépassait le nombre de cas importés.

Les mauvaises nouvelles se sont ensuite enchaînées : un premier décès lié au Covid-19 est déclaré par l’Agence régionale de santé de La Réunion le 24 août 2020. Quelques jours plus tard, le 6 septembre 2020, La Réunion est placée en zone rouge. Le préfet annonce encore un durcissement des mesures sanitaires.

De nouvelles habitudes

Le Grand Raid, le Tour Auto ou encore le Festival Sakifo subiront les uns après les autres les conséquences de cette crise sanitaire. Les Réunionnais ont appris à changer leurs habitudes : port du masque obligatoire sur tout le territoire, interdiction des pique-niques,… Le Coronavirus a profondément bousculé notre mode de vie.

Alors que l’année 2020 s’est terminée par l’annonce du lancement de la campagne de vaccination française et que l’on croyait voir le bout de cette crise, le nombre de cas a depuis à nouveau explosé. La faute aux nouvelles mutations du virus, et en particulier, dans la zone OI, au variant sud-africain qui se caractérise par une puissance de propagation plus marquée…

Comment vivez-vous avec le Covid-19 depuis un an ?

Depuis le vendredi 5 mars dernier, le préfet Jacques Billant a décidé de la mise en place d’un couvre-feu de 18h à 5h pendant quinze jours. Une mesure susceptible d’être reconduite si la situation sanitaire ne s’améliorait pas.

Selon les chiffres communiqués par les autorités sanitaires ce mercredi 10 mars, la courbe ne semble pas encore près de s’inverser. Sur ces sept derniers jours, le taux d’incidence dépasse toujours les 100 cas pour 100 000 habitants et la proportion de variant continue d’augmenter.